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Une enquête choc sur les violences sexuelles dans le monde du sport
Caroline Noguéras et Fabien Touati s’attaquent à un tabou
Caroline Noguéras et Fabien Touati ont mené une enquête approfondie sur les violences sexuelles dans le monde du sport. Leur documentaire, intitulé « Foot et violences sexuelles : la bombe à retardement », a été diffusé sur M6 le 19 novembre à 23h10. Selon un rapport du Conseil de l’Europe, un enfant sur sept serait victime d’agressions sexuelles dans le monde du sport avant l’âge de 18 ans.
Le choix du football
Au départ, les journalistes voulaient aborder le sujet des violences sexuelles dans le monde du sport en général. Cependant, ils ont été confrontés à un nombre considérable d’affaires et de témoignages. Deux cas spécifiques les ont ensuite orientés vers le football : celui du recruteur Ahmed Gueninèche et celui d’un club amateur à Annecy. Ils ont ainsi décidé de se concentrer sur cette discipline, soulignant également que les jeunes garçons dans les sports collectifs peuvent également être victimes de ces violences.
Des entraîneurs condamnés qui travaillent encore avec des enfants
Le documentaire révèle que des entraîneurs et des encadrants, déjà condamnés par la justice pour des actes de violence sexuelle, continuent à obtenir des licences dans les clubs et à exercer avec des enfants et des adolescents. Les deux journalistes ont enquêté sur un club à Annecy où Vincent Cesbron, un bénévole condamné par deux cours d’assises pour des actes de pédophilie, a pu continuer à sévir. Caroline Noguéras s’indigne du fait que des personnes condamnées, inscrites au Fijais, puissent encore être en contact quotidien avec des enfants. En France, près de 230 000 bénévoles aident dans les clubs de football, et bien que la plupart soient dévoués, certains dirigeants ferment les yeux sur des comportements problématiques.
Le mal est profondément ancré dans le monde du football
Le documentaire met en lumière les nombreux problèmes présents dans le football, que ce soit au niveau amateur ou professionnel. Les deux journalistes ont constaté un manque de réglementation dans certains métiers, comme celui de recruteur, ce qui leur permet d’abuser des enfants en leur promettant une carrière sportive. Des cas comme celui d’Ahmed Gueninèche, condamné à dix-huit ans de prison pour des viols sur mineurs, ou d’Eric Olhats, sous enquête pour des atteintes sexuelles sur mineurs lorsqu’il travaillait à Bayonne, illustrent ces dérives.
Un manque de contrôle alarmant
D’après les résultats de l’enquête, près de 90% des bénévoles des clubs de football français n’ont pas été soumis à des contrôles avant d’obtenir leur licence. Les journalistes ont rencontré plusieurs victimes qui ont témoigné de leur expérience. Convaincre ces victimes de se confier et de témoigner devant la caméra a été un défi pour les journalistes. Ils soulignent l’importance de renforcer les contrôles dans les clubs, en utilisant des logiciels adaptés, afin de prévenir ces violences.