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A l’occasion de Séries Mania, le Sedpa appelle les pouvoirs publics à accompagner davantage ce mouvement
Une évolution du métier de distributeur audiovisuel
Le secteur de la production audiovisuelle connaît un essor considérable, ce qui entraîne une transformation majeure du métier de distributeur de programmes audiovisuels. Raphaëlle Mathieu, coprésidente du Sedpa, souligne que la profession de distributeur a évolué depuis sa reconnaissance par la loi en 2016. Auparavant, les distributeurs se concentraient sur la commercialisation des programmes après leur production, tandis qu’aujourd’hui, ils interviennent de plus en plus en amont, en accompagnant les producteurs et en permettant aux diffuseurs de financer les programmes. De façon concrète, l’investissement des distributeurs en risques financiers pour une fiction française premium est passé de 5 à 10% à 20% à 45% du budget d’une œuvre. Cela démontre l’importance des distributeurs dans le financement et la réalisation de séries.
Des défis complexes pour les distributeurs
La montée en puissance de la production audiovisuelle et les nouvelles demandes des diffuseurs en matière d’exploitations non-linéaires rendent le travail des distributeurs plus complexe. Ils doivent désormais intervenir très en amont afin de coordonner les différentes fenêtrages pour maximiser la visibilité des programmes. Leur rôle ne se limite pas à des aspects commerciaux et financiers, ils aident également les producteurs à optimiser la visibilité de leurs programmes au niveau national et international, que ce soit dans les domaines du documentaire, de l’animation ou de la fiction.
Un soutien accru des pouvoirs publics
Face à ces mutations, les distributeurs appellent à un soutien plus important des pouvoirs publics français et européens. Ils demandent une meilleure reconnaissance de leur métier afin de faire rayonner les œuvres audiovisuelles françaises dans le monde. Actuellement, l’aide du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) est majoritairement centrée sur le cinéma, alors que l’audiovisuel représente une part de plus en plus importante de l’activité des distributeurs. Des discussions sont en cours avec le CNC pour mettre en place une mission visant à trouver des leviers permettant de soutenir le secteur de la distribution audiovisuelle de manière plus équitable.
Des enjeux supplémentaires pour les distributeurs
Outre le soutien financier, les distributeurs rencontrent d’autres défis auxquels ils souhaitent trouver des solutions. Ils estiment qu’il est essentiel d’avoir accès aux données liées aux audiences et aux comportements des spectateurs afin d’optimiser leur stratégie de vente. Ils demandent également à être davantage mis en valeur et reconnus dans le générique de début des œuvres audiovisuelles, à l’image de ce qui se fait dans le cinéma. Ces mesures contribueraient à renforcer la visibilité des distributeurs et à promouvoir leur savoir-faire auprès du public et des partenaires.
Florian Krieg© crédit photo : Sedpa

