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La situation des delphinariums français et la loi de 2021
Depuis plusieurs années, les delphinariums français sont en conflit avec les associations de défense des animaux. En 2021, la France a adopté une loi qui interdit la reproduction en captivité et les spectacles de cétacés à partir de 2026. Les parcs doivent donc se conformer à cette loi, mais la situation est complexe. Les orques du parc Marineland posent particulièrement problème, car elles sont les seules en France. Elles sont au nombre de trois : Inouk et Wiki, frère et sœur de 23 et 22 ans, ainsi que Keijo, le fils de Wiki, âgé de 8 ans. En octobre dernier, ils ont perdu l’un de leurs membres, Moana, fils aîné de Wiki, décédé à l’âge de 12 ans. Les associations s’inquiètent de l’état de santé des animaux et se demandent où ils seront envoyés à partir de 2026.
Soupçons de vente aux delphinariums japonais
Les associations soupçonnent Marineland de vouloir vendre ses orques à des delphinariums japonais. Selon les militants, les conditions de vie des orques seraient bien pires au Japon en raison du manque de protection juridique et de bassins suffisamment grands. Cependant, aucune demande de permis d’exportation n’a encore été déposée officiellement par le parc d’Antibes. Cette semaine, le tribunal administratif de Grasse a donné raison à l’association One Voice, qui avait intenté un procès contre Marineland pour interdire toute évacuation des orques avant la fin de l’expertise judiciaire ordonnée par la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence. En cas de non-respect de l’interdiction, le delphinarium devra payer une amende de 15 000 euros par jour et par animal pendant quatre mois.
Préparation des orques pour leur départ
Bien que le delphinarium affirme ne pas précipiter les choses en secret, il reconnaît qu’il doit préparer les orques à quitter Marineland en vue de l’échéance de 2026. Pour cela, des exercices ont été organisés avec une grue et des brancards au cours du mois de janvier. La direction de Marineland déclare qu’il est de sa responsabilité d’identifier et d’évaluer toutes les options possibles pour assurer les meilleures conditions de vie et de bien-être aux animaux.
La recherche d’une solution provisoire
Face à l’absence de sanctuaire marin adapté pour accueillir les orques nées en captivité, l’association « C’est Assez ! » appelle à trouver une solution provisoire. Selon la présidente de l’association, Christine Grandjean, l’État français doit prendre ses responsabilités et chercher un terrain d’entente avec Marineland. Elle estime qu’il vaut mieux que les orques restent dans leur bassin à Antibes, avec leurs soigneurs et leurs vétérinaires, même si cela signifie continuer les spectacles sans numéros dangereux pour les animaux. Selon elle, ces animaux extrêmement intelligents ont besoin d’être occupés pour éviter qu’ils ne dépérissent.
L’absence de sanctuaire marin
Actuellement, il n’y a pas de sanctuaire marin capable d’accueillir les orques nées en captivité. Le Whale Sanctuary Project, en Nouvelle-Écosse, au Canada, n’est pas encore prêt. De plus, ses eaux sont polluées à l’arsenic en raison des activités minières passées. Des dérogations administratives du Canada seraient nécessaires pour envoyer des orques françaises là-bas. Selon Christine Grandjean, il faudra attendre de nombreuses années avant qu’un éventuel sanctuaire marin soit créé, avec toutes les infrastructures, les équipes et les financements nécessaires pour nourrir, soigner et divertir les orques.