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Aller dormir : une activité en évolution
Si simple qu’elle soit, l’activité de dormir n’échappe pas aux modes et aux évolutions culturelles. Selon une analyse de l’Institut national des études démographiques (Ined), l’heure du coucher a été nettement retardée au cours des dernières décennies. Le temps alloué au sommeil est devenu un aspect important de nos habitudes quotidiennes, et il est intéressant d’étudier son évolution dans le temps ainsi que les variations sociales et les différences de genre.
On se couche de plus en plus tard
Grâce à l’enquête « Emploi du temps » menée par l’Insee tous les dix à quinze ans, nous pouvons observer les changements dans les habitudes des Français en matière de sommeil. En 1985, la plupart des Français se couchaient à 23h15, alors qu’en 2009, cette heure était repoussée à minuit. La proportion de personnes au lit à 23h est également passée de 60% à 40%. Ces données montrent une tendance à se coucher de plus en plus tard.
Il est à noter que la tendance à se coucher plus tard est visible dans toutes les tranches d’âge et est associée à l’augmentation de la durée de la télévision en soirée. En 1985, moins de six personnes sur dix regardaient la télévision entre 20h et minuit, contre plus de sept sur dix en 1998. La durée moyenne de visionnage est également passée de 1h40 à deux heures. Ces changements ont un impact sur l’heure d’aller au lit.
Une heure et demie de sommeil en moins à 80 ans
Malgré ces changements dans les habitudes de sommeil, la durée totale du sommeil n’a pas nécessairement diminué. En 2009, la moitié des Français consacraient au moins 8h40 au sommeil, sieste comprise, ce qui représente seulement une petite diminution par rapport aux années 1980. Cependant, les personnes de plus de 60 ans ont perdu environ une demi-heure de sommeil par nuit. Cette tendance s’accentue avec l’âge, avec une diminution de trois quarts d’heure pour les 70-75 ans et jusqu’à une heure et demie pour les plus de 80 ans.
Les habitudes professionnelles restent à la retraite
Les habitudes de sommeil sont également influencées par la vie professionnelle. Les cadres ont le moins de temps alloué au sommeil, tandis que les artisans, les commerçants et les ouvriers ont plus de temps de repos. Ces variations peuvent refléter des horaires de travail plus contraignants ou un besoin accru de récupération. D’autres facteurs peuvent également influencer les habitudes de sommeil, bien que leur impact soit plus difficile à mesurer.
Le sommeil des femmes davantage affecté par les enfants
Les femmes sont plus susceptibles de voir leur temps de sommeil affecté par les enfants. Par exemple, la présence d’un enfant de moins de deux ans entraîne une perte de temps de sommeil deux fois plus importante pour les mères que pour les pères. De manière générale, le temps de sommeil des mères diminue avec le nombre d’enfants, tandis qu’il reste stable pour les pères.