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Ils ont interviewé quelque 200 personnes, enregistré 450 heures de rush
Ils ont interviewé quelque 200 personnes, enregistré 450 heures de rush. Pendant plus de deux ans, entre mars 2020 et juillet 2022, Lydia Belostyk et Benoît Villé ont filmé Romainville à l’heure de l’état d’urgence sanitaire. Cette mesure juridique exceptionnelle prise durant l’épidémie de Covid-19 pour contrer la propagation du virus, donnant lieu notamment à plusieurs périodes de confinement.
Les axes du film
« Le film se déroule sur trois axes, décrit Benoît Villé, 64 ans, qui habite depuis une vingtaine d’années dans la commune. Il y a d’abord un axe chronologique. C’est un carnet de bord de l’épidémie avec des personnages qu’on ne voit qu’une fois ou qui reviennent, comme ce restaurateur qu’on a suivi à la fermeture de son établissement, puis à la réouverture. Il y a ensuite un axe philosophique sur ce que la pandémie a changé dans notre rapport au travail, à la sécurité ou à la liberté. »
Les interviews de Johanna Hawken
Le couple a interviewé Johanna Hawken, la responsable de la Maison de la philo, une structure culturelle bien connue à Romainville. « Elle remet les choses en perspective », pointe Benoît Villé.
Les réalisateurs espèrent projeter le film dans d’autres cinémas
Le documentaire a aussi un « axe onirique ». « Il ressemble un peu à un conte. On nous voit avec Lydia nous déplacer comme Le Petit Prince sur une microplanète, cela apporte des respirations au récit. Ce film est peu un ovni audiovisuel, mais c’est assumé. Il a un petit côté Méliès. »
C’est en découvrant les caméras filmant à 360 degrés que Benoît Villé a eu l’idée de tourner ce documentaire. « J’ai testé cet outil au début du confinement, raconte-t-il. J’ai trouvé cette technologie très intéressante. C’est une caméra très discrète, qui passe presque inaperçue. L’écriture audiovisuelle est totalement différente, car le découpage des plans se fait après. Je me suis alors demandé ce qu’on pourrait faire comme film en étant coincée à deux ou trois kilomètres autour de chez nous. »
« Le Monde de pendant » superpose deux paroles : celles des discours officiels des dirigeants, qui permettent de se repérer dans le temps, et les réflexions plus intimes des habitants.
Projeter le film dans d’autres cinémas
Dans l’avenir, le couple aimerait projeter son film dans d’autres cinémas d’Est Ensemble : « La version qui sera diffusée dimanche est une version longue pour les habitants de Romainville. Elle dure 2h45, mais nous travaillons aussi sur d’autres formats plus courts pour d’autres publics ».
Ciné rencontre avec les réalisateurs du « Monde de pendant » dimanche à 17 heures au cinéma Le Trianon. Entrée gratuite.