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La charte de Radio France
En ce jour où Radio France célèbre l’information, nous voici dotés d’une charte, alors pas une cathédrale de chartes, mais une liste de huit principes que je vais rapidement vous énumérer.
Les faits sacrés
Tout d’abord les faits. Les faits sont sacrés, autrement dit, ils sont vérifiés, sourcés comme on dit dans le jargon, autrement dit proposés par des sources fiables, et les faits se distinguent nettement des opinions, on ne mélange pas les uns et les autres.
Rigueur, honnêteté et indépendance
En outre, l’information que nous vous proposons se doit d’être rigoureuse et honnête, cela va de soi, balancée, autrement dit équilibrée et pluraliste, et bien sûr, libre et indépendante de tout pouvoir, ça tombe bien, nous n’avons pas d’actionnaire, et nous sommes une radio publique et non une radio d’État.
Reconnaître les erreurs
Enfin, en cas d’erreur, cela nous arrive évidemment, il importe de le reconnaître « asap » comme on dit, le plus vite possible, et de rectifier. Vos réactions, camarades auditeurs, sont précieuses, n’hésitez pas à nous faire savoir ce que vous pensez de notre manière de vous informer.
Tenter d’être à la hauteur de notre mission de service public
Voilà pour les principes de l’information à Radio France, la partie consciente, mais il existe aussi une partie inconsciente, ce que l’on pourrait appeler le surmoi de l’information ─ le surmoi, vous savez, c’est cette instance morale et cruelle qui veille à nos actions ─ eh bien à Radio France, nous avons, je crois ce surmoi : tenter d’être à la hauteur de notre mission de service public et servir du mieux possible le bien commun, sachant qu’il ne peut pas y avoir de démocratie véritable sans une information véritable. À l’heure où celle-ci est menacée, par les intérêts des uns, les pressions, mais aussi les déformations délibérées des autres, Radio France peut précisément s’exonérer de ces contraintes ou de ces manipulations.
Cultiver la nuance
Et puis enfin, je placerai un dernier mot qui est à mon sens essentiel dans notre traitement de l’information, non pas ce que l’on réussit à faire, mais ce que l’on essaye chaque jour de faire : cultiver la nuance. La nuance, c’est un beau mot français, car la plupart des sujets d’actualité doivent être problématisés, présentés dans leur complexité et leur dialectique, alors même que les réseaux sociaux charrient des logiques de bloc. X, autrement dit Twitter, c’est et ce sera de plus en plus “Clash of camp”. Cultiver la nuance, parce que le pire des mensonges, en matière d’information, c’est souvent le simplisme.