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Un réseau social réservé aux femmes pour lutter contre le sexisme
Claire Suco, fondatrice de la start-up Meufs, affirme que les schémas de genre et le sexisme présents dans la vie quotidienne se reproduisent également sur Internet. C’est pourquoi elle a lancé Meufs, un réseau social réservé aux femmes qui vise à répondre à leurs besoins de sécurité et d’écoute. L’application, similaire à Instagram, propose des fonctionnalités telles que le partage de photos, de vidéos, un chat et un fil d’actualité, mais avec des thématiques spécifiques aux femmes, comme les règles, l’endométriose, la ménopause, la sexualité, les violences sexuelles et sexistes, le harcèlement, le monde du travail, et le patriarcat.
Un espace sans censure ni contrôle masculin
Contrairement à d’autres réseaux sociaux, Meufs n’impose pas de règles strictes concernant les contenus explicitement sexuels, permettant ainsi d’aborder librement des sujets liés à l’éducation sexuelle ou aux violences sexuelles. Bien qu’il y ait un système de modération réactif, il n’existe pas encore d’équipe dédiée à cette tâche. Claire Suco justifie son choix de créer un réseau social non-mixte en affirmant que cela offre aux femmes un espace de liberté où elles peuvent s’exprimer en toute sécurité. Son objectif est d’étendre Meufs à l’international afin de permettre aux femmes du monde entier d’échanger sur leurs difficultés et problématiques spécifiques.
Les réseaux sociaux actuels perpétuent les stéréotypes sexistes
Un rapport du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) publié en 2023 intitulé « La femme invisible dans le numérique » met en lumière la prédominance masculine sur les plateformes telles que YouTube, Instagram et TikTok, ainsi que la représentation dégradante des femmes sur ces réseaux. Selon le rapport, 68% des contenus sur Instagram propagent des stéréotypes de genre, 27% contiennent des propos à caractère sexuel et 22% des propos à caractère sexiste. Pour lutter contre cette situation, le HCE propose d’imposer aux grands réseaux sociaux d’analyser chaque année les contenus les plus visionnés, de garantir un minimum de 30% de contenus créés par des femmes et de faciliter l’accès des filles aux filières scientifiques et numériques.