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Ottawa garde la porte ouverte à Meta
Selon un responsable de Patrimoine canadien, « la position de Meta est claire ».
« L’entreprise ne souhaite pas prendre part à un cadre législatif qui exigera une compensation financière de la part de l’entreprise » aux médias, « que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde. »
Le responsable a toutefois affirmé que le gouvernement « est ouvert » à la poursuite des négociations avec Meta, « qui doit se conformer à la loi si elle veut partager des contenus de nouvelles au Canada ».
« Nous continuons de croire que les préoccupations de Meta peuvent être résolues », a-t-il ajouté.
Google se dit « heureux »
Selon la Loi sur les nouvelles en ligne, « les ententes doivent bénéficier à un éventail d’entreprises de nouvelles, y compris les médias d’information indépendants et les médias d’information autochtones et des communautés de langue officielle minoritaire ».
Des observateurs ont cependant souligné que les médias qui emploient le plus grand nombre de journalistes risquent de bénéficier davantage du fonds que les médias indépendants.
Le responsable de Patrimoine canadien a toutefois assuré vendredi que « même les médias qui n’emploient que deux journalistes […] vont pouvoir bénéficier d’une compensation financière considérable ».
Dans un courriel, un porte-parole de Google s’est dit « heureux que le gouvernement ait reconnu nos préoccupations et ait créé un cadre pour une voie viable vers l’exemption dans le règlement final », même si le géant du web est « toujours d’avis que le projet de loi C-18 est fondamentalement erroné ».
Des réactions mitigées
À Ottawa, le porte-parole bloquiste en matière de culture et communications, Martin Champoux, n’a pas caché sa « vive déception de voir que 7 % des 100 millions de dollars seront alloués à CBC/Radio-Canada ».
Selon lui, cette part est « injuste et inappropriée », l’enveloppe de 100 millions de dollars étant déjà « insuffisante » aux yeux du Bloc québécois.
« Sept millions de dollars est une goutte d’eau dans l’océan du financement de CBC/Radio-Canada, mais ces sept millions de dollars auraient pu faire une énorme différence pour de petits médias régionaux […] qui sont le plus en péril », a ajouté M. Champoux.
Du côté du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui appuie la Loi sur les nouvelles en ligne, les services de CBC/Radio-Canada « sont vitaux » et des « ressources doivent être en place » pour permettre au radiodiffuseur public de « faire son travail à travers le Canada ».
Le leader parlementaire du NPD, Peter Julian, a cependant accusé le gouvernement libéral de verser des « subventions indirectes d’un milliard de dollars » à Meta et Google à travers des placements publicitaires sur ces plateformes. « C’est l’argent des contribuables », a dit M. Julian. « Je trouve ça important qu’on coupe dans ces subventions-là. Ça donnerait plus d’aide aux médias. »
Dans un communiqué de presse, CBC/Radio-Canada dit « accueillir favorablement la version définitive du règlement pour assurer une indemnisation aux médias d’information canadiens ».
« Ces règlements assureront aux médias d’information canadiens d’être indemnisés pour le journalisme qu’ils produisent, ajoute le radiodiffuseur. Il est également important que la réglementation reconnaisse la valeur de l’information produite par CBC/Radio-Canada en veillant à ce qu’elle soit aussi indemnisée. »
« Nous savons qu’une loi ou qu’une réglementation ne suffira pas à résoudre tous les enjeux auxquels fait face le secteur de l’information au Canada, mais c’est un pas dans la bonne direction », indique enfin la direction de CBC/Radio-Canada.
Avec des informations de Louis Blouin