Les caméras ne tourneront pas. Ce mercredi et ce jeudi, à l’appel de plusieurs organisations syndicales, de nombreux tournages sont annulés. Selon nos informations, quarante-sept productions, dont « HPI », vaisseau amiral de TF1 porté par Audrey Fleurot, mais aussi « Astrid et Raphaëlle », carton d’audience de France 2, « Déter », série quotidienne diffusée sur france.tv, « la Superbe », téléfilm avec Bernard Campan et Franckie Wallach, sont concernées. Tout comme « Le crime lui va si bien », « Le remplaçant » ou « Leo Mattéï »
« Face au refus des quatre syndicats de producteurs de prendre en compte notre demande de réouverture des négociations salariales, en vue d’obtenir la revalorisation des grilles de salaires minima garantis à hauteur de 20 % », le SPIAC-CGT, le SNTPCT et la CFTC Media + appellent « tous les salariés de la production audiovisuelle à des actions de grève. »
« Les salariés ont perdu 20 % de pouvoir d’achat »
« Pas encore aussi médiatisée que la crise des scénaristes et acteurs aux États-Unis, la colère qui s’exprime parmi les professionnels de la production audiovisuelle (tous les programmes hormis les sorties en salle) traduit des formes identiques de désarroi », écrit le Syndicat des professionnels des industries de l’audiovisuel et du cinéma CGT dans un communiqué.
En cause, notamment, l’absence de revalorisation des salaires minima depuis 2007. « Les salariés ont perdu 20 % de pouvoir d’achat dans ce secteur. Ils ont vu leurs conditions de travail se dégrader, les amplitudes de travail ont explosé́ avec l’arrivée des plates-formes numériques, et ils restent confrontés à une égale précarité́ de l’emploi », fait encore savoir le syndicat.
« Leurs revendications légitimes nous concernent tous »
De leur côté, le Syndicat français des réalisateurs et l’Union des réalisatrices et réalisateurs ont informé leurs adhérents qu’ils soutenaient le mouvement initié par les techniciens, impactant « un certain nombre de tournages. » « Leurs revendications légitimes nous concernent toutes et tous. Il en va de la qualité des films que nous faisons ensemble », ont-ils signifié.
« Il faut s’attendre à une fin d’année agitée dans l’audiovisuel français », estime un observateur attentif. Pour soutenir le mouvement de grève dans les journaux régionaux de France 3, l’intersyndicale de France Télévisions vient de créer une caisse de solidarité. Les scénaristes d’animation ont eux aussi amorcé un mouvement de contestation pour dénoncer les pratiques de certaines productions.