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Querelle autour des secteurs interdits de publicité à la télévision
La querelle autour des secteurs interdits de publicité à la télévision – la grande distribution, le cinéma, l’édition littéraire – refait surface ces derniers jours. Une étude commandée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et par le ministère de la culture ainsi que les consultations publiques qui en découlent ont suscité de vives réactions. Certains acteurs des médias de presse écrite et de radio reprochent notamment à l’autorité de régulation d’être partie prenante et de défendre les intérêts de l’audiovisuel.
Pierre Petillault déplore une décision déjà prise
« On a le sentiment que le match est déjà joué », déplore Pierre Petillault, directeur général de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG), qui rassemble des quotidiens nationaux et régionaux ainsi que des hebdomadaires régionaux. Il critique l’ouverture d’une consultation publique sur une possible autorisation de la publicité pour l’édition littéraire à la télévision. De plus, une pérennisation de la publicité à la télévision pour le cinéma est étudiée, bien qu’aucune décision n’ait encore été annoncée. Les spots télé promouvant des films sont expérimentés depuis 2020 et jusqu’en avril 2024.
A la mi-janvier, l’APIG avait déjà attiré l’attention sur ce sujet en transmettant une note blanche au ministère de la culture et à plusieurs parlementaires. La note soulignait les risques d’une dérégulation inconsidérée, notamment en ce qui concerne le financement de l’information et la part importante que représente la grande distribution dans les recettes publicitaires de la presse régionale (20 à 40%). Les radios indépendantes s’inquiètent également de l’impact d’une évolution éventuelle sur les médias locaux et sur l’information et la culture en général.
Étude préoccupante sur le marché publicitaire
L’étude commandée par l’Arcom et le ministère de la culture, réalisée par le cabinet PMP Strategy, est considérée comme un prétexte à un rééquilibrage en faveur de la télévision. En effet, elle prévoit qu’en 2030, près de deux tiers des recettes publicitaires seront captées par les acteurs du numérique (65%). En 2012, cette part n’était que de 25% et elle est passée à 52% dix ans plus tard. Quatre plateformes – Meta (Facebook, Instagram et WhatsApp), Alphabet (Google et YouTube), Amazon et ByteDance (TikTok) – pourraient ainsi totaliser 45% de ces recettes publicitaires. Parallèlement, les recettes publicitaires pourraient baisser de 1% pour la radio, de 1,4% pour la télévision et jusqu’à 5,4% pour la presse.
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