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Drame à Montpellier : le rôle majeur des réseaux sociaux dans l’agression de Samara
Trois jours après avoir été agressée devant son collège à Montpellier, Samara est sortie du coma, mais elle est toujours hospitalisée. Comment ce drame a-t-il pu arriver ? Ses camarades affirment que la jeune fille de 13 ans était victime de harcèlement en ligne venant d’un compte « ficha », « affiché » en verlan. Ce genre de compte qui a explosé depuis le confinement diffuse des photos ou des vidéos malveillantes dans le but d’humilier une personne.
Face à la puissance des réseaux qui banalisent la violence et les insultes, les victimes de ces jeux cruels peuvent trouver une oreille attentive en appelant le numéro 3018. « On peut regretter dans un certain nombre de cas que les réseaux sociaux ne réagissent pas, ou pas assez vite », déplore Samuel Comblez, psychologue et directeur des opérations du 3018.
Les mineurs vulnérables et la nécessité de leur protection
Cyberharcèlement, incitation à des violences dans la vie réelle, les réseaux sociaux ont pourtant l’obligation de supprimer les contenus illégaux qu’on leur signale. « Les mineurs sont des cibles particulières, fragile, vulnérables et il faudrait qu’ils soient davantage protégés que les adultes », prévient le professionnel.
Si depuis juillet 2023, la loi impose un âge minimum de 15 ans pour s’inscrire sur les réseaux sociaux (sauf si l’un des deux parents est d’accord), il est très facile de mentir sur sa date de naissance et d’avoir accès à des vidéos violentes qui cumulent des milliers de vues.
Sensibiliser les parents à la violence entre adolescents
Pour Christine Guimonnet et Iris Naget, professeures au lycée, la violence entre adolescents a aujourd’hui changé d’ampleur. « Les bagarres entre élèves, il y en a toujours eu, sauf qu’avant elles n’étaient pas filmées », estime la première. « Cette violence est mise en scène et surtout, elle impacte beaucoup plus de gens, ça peut être une classe entière, un lycée entier », poursuit la seconde.
Pour Christine Guimonnet, il faudrait aussi sensibiliser les parents. « Les parents sont responsables de l’éducation de leurs enfants, et des usages qu’ils vont faire du téléphone portable. Il faudrait aussi un accompagnement juridique pour qu’il y ait une prise conscience sur ce qui est permis et ce qui ne l’est pas ». Il est essentiel que les jeunes comprennent que harceler un camarade ou diffuser une photo volée est un délit.