## Figure de la rédaction du «Monde», militant infatigable de la lutte contre le VIH
Le cofondateur d’Aides, Frédéric Edelmann, est décédé à l’âge de 72 ans, presque un an après le décès de Daniel Defert, fondateur de l’association. Sa disparition marque la fin d’une époque marquante dans la lutte contre le sida en France.
## Un courage inouï face à la maladie
Frédéric Edelmann, journaliste au Monde pendant près de quarante ans, était un personnage flamboyant et stoïque. Il était un fervent défenseur de la cause du VIH, faisant preuve d’un courage remarquable pour lutter contre la maladie. Il avait une approche de la vie empreinte de liberté et de résistance, refusant de se fixer des limites.
## L’exigence de la compétence dans la lutte contre le sida
Engagé dans la lutte contre le sida dès 1984, Frédéric Edelmann accordait une grande importance à l’exigence de la compétence. Convaincu de l’importance des connaissances dans le domaine médical et de l’action, il quitta Aides pour fonder Arcat-Sida en 1987. Cette association apporta un grand professionnalisme dans l’engagement contre le VIH et donna naissance au TRT-5, un regroupement de militants-experts toujours actif aujourd’hui.
## Une vie personnelle marquée par le VIH
Frédéric Edelmann, touché par le VIH lui-même, restait très discret à ce propos. Il refusait d’en faire une arme et préférait se concentrer sur la lutte contre le sida et ceux qui en souffraient. Ce silence contrastait avec sa personnalité à la fois sans tabous et très pudique.
## Sauvé par les trithérapies
Frédéric Edelmann fut gravement malade et alité, à deux doigts de la mort, avant d’être sauvé par l’arrivée des trithérapies en 1996. Malgré son état de santé, il continua à mener une vie active, s’intéressant notamment à l’architecture en Chine et publiant un livre sur la nouvelle génération d’architectes chinois.
## Une fin de vie marquée par la souffrance
Les derniers mois de la vie de Frédéric Edelmann furent difficiles, avec de nombreuses hospitalisations. Il exprimait sa déception face à la régression de la prise en charge des malades et regrettait que ces derniers soient renvoyés à leur place. Malgré ses souffrances, il ne se plaignait pas et était soutenu par sa compagne, Caroline Bagros.
(Source : Le Monde, nos années sida, 25 ans de guerre intime, La Découverte, 2006)