Sommaire :
Sécurité de l’audiovisuel public en péril
Plans du Rassemblement National
Le Rassemblement National (RN), en tête des sondages électoraux, a annoncé qu’il envisageait de privatiser l’ensemble de l’audiovisuel public en France. Alexis Lévrier, historien spécialisé dans les médias, considère cette « menace de privatisation » comme une tactique de guerre psychologique.
D’après Sébastien Chenu, porte-parole du RN, cette privatisation pourrait permettre 3 milliards d’euros d’économies. Le président du RN, Jordan Bardella, a réitéré cette promesse à condition que leur parti remporte les élections législatives le 7 juillet.
Le Rassemblement National (RN)
Le RN est un parti politique d’extrême droite en France, connu pour ses positions nationalistes et pour sa critique sévère des institutions publiques, dont l’audiovisuel.
Réactions au projet
Antoine Chuzeville, délégué syndical central à France Télévisions, estime que ce projet n’est pas surprenant puisque le RN s’attaque depuis longtemps à l’audiovisuel public.
Marine Le Pen avait déjà proposé cette mesure dans son programme présidentiel de 2022, arguant que cette privatisation renforcerait les médias français face à des plateformes internationales comme Netflix.
Marine Le Pen et Jordan Bardella
Marine Le Pen est une figure centrale du RN et a été candidate à plusieurs reprises à la présidence de la République. Jordan Bardella est le président actuel du parti, connu pour sa jeunesse et ses discours engagés.
Initiatives similaires au Canada et en Europe
Canada
Au Canada, le chef conservateur Pierre Poilievre a promis de réduire le financement de la CBC (société de radiodiffusion publique), sauf pour Radio-Canada. La ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, a également mentionné une possible révision du mandat de Radio-Canada avant les prochaines élections fédérales.
Pierre Poilievre
Pierre Poilievre est un homme politique canadien et leader du Parti conservateur du Canada. Il est connu pour ses positions conservatrices sur diverses questions, y compris le financement des médias publics.
Europe
Le Parlement européen a adopté une Loi pour assurer que les médias de service public disposent de financements suffisants et stables. Toutefois, des pressions conservatrices émergent aussi en Europe. Par exemple, l’extrême droite allemande demande la fin de la redevance audiovisuelle, tandis que le Royaume-Uni envisage des réductions budgétaires pour la BBC.
Viktor Orbán
Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie, a été critiqué pour ses atteintes à la liberté de la presse. Il est accusé de s’attaquer directement aux médias indépendants par le biais de pressions politiques, économiques et réglementaires.
En Italie, la première ministre Giorgia Meloni a entamé une réforme médiatique, accusant notamment les médias d’être trop orientés à gauche. M. Chuzeville souligne que cette obsession pour la privatisation de l’audiovisuel est principalement portée par l’extrême droite.
Analyse et perspectives
Impact économique
Privatiser l’audiovisuel public pourrait affecter négativement le marché publicitaire déjà en déclin en France. Une étude de l’Arcom et du ministère de la Culture prévoit une baisse annuelle de 1,4% des recettes télévisuelles publicitaires entre 2022 et 2030.
Alexis Lévrier estime que les gains envisagés de la privatisation ne seraient pas aussi significatifs que les 3 milliards d’euros annoncés.
Conséquences médiatiques
Une fusion des différentes entités de l’audiovisuel public, comme proposé par la ministre de la Culture Rachida Dati, est une solution moins drastique que la privatisation. Toutefois, cette réorganisation pourrait encore poser des défis opérationnels et économiques.
Les syndicats restent mobilisés contre cette réforme, soulignant une forte solidarité parmi les employés et partis politiques opposés à cette mesure.
Stratégies des partis de droite
Alexis Lévrier suggère que le RN voit dans la privatisation une opportunité de contrôler l’audiovisuel public pour le transformer en outil de propagande. Il estime que cette manœuvre s’inscrit dans un contexte plus large où les partis de droite cherchent à affaiblir l’audiovisuel public pour en prendre le contrôle.
À voir en vidéo