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Le Rassemblement National à l’offensive européenne
Confirmation par Jordan Bardella
Hier soir, Jordan Bardella a confirmé dans son discours que le Rassemblement National (RN) rejoindrait le nouveau groupe parlementaire européen fondé par le premier ministre hongrois, Viktor Orban, nommé les « Patriotes pour l’Europe ».
Ce mouvement s’inscrit dans une offensive stratégique du RN sur la scène européenne, particulièrement après les difficultés rencontrées en France.
Réticence avant le deuxième tour
Marine Le Pen avait évité d’annoncer cette alliance avant le deuxième tour des élections, évitant ainsi de raviver les accusations de proximité avec la Russie, représentée par Vladimir Poutine, un allié de Viktor Orban. Cette pression aurait pu nuire à leur campagne.
Lors d’une interview sur France Inter, Le Pen s’était montrée évasive à ce sujet, préfèrant rester dans l’ambiguïté jusqu’au dénouement électoral.
Une stratégie européenne structurée
Les succès de l’extrême-droite
Fort des succès de l’extrême-droite aux élections européennes de juin, Viktor Orban vise à former le troisième plus grand groupe du Parlement européen, surpassant Renew, qui inclut les élus macronistes.
Il prévoit d’incorporer le groupe Identité et Démocratie fondé par le RN. Déjà, le parti espagnol Vox et le parti flamand Vlaams Belang ont rejoint cette nouvelle alliance.
Objectifs d’Orban
Plutôt que de quitter l’Union européenne comme les Britanniques, Orban préfère influencer l’UE de l’intérieur. Sa stratégie vise à constituer une minorité de blocage afin d’empêcher toute avancée significative de l’intégration européenne.
Il souhaite limiter l’Union à un ensemble moins intégré, s’alignant sur des visions plus souverainistes et réduites.
Orban, le pivot de la stratégie
Depuis que son parti, le Fidesz, a quitté le Parti Populaire Européen (PPE) en 2021, Viktor Orban cherchait une nouvelle alliance. Il a finalement opté pour une coalition d’extrême-droite avec Marine Le Pen et le groupe Identité et Démocratie.
Cette décision marque la tentative la plus ambitieuse de l’extrême-droite pour influencer la politique européenne, avec des implications profondes.
Les récentes actions de Viktor Orban
L’initiative en contradiction avec l’UE
Depuis qu’il a assumé la présidence du Conseil européen le 1er juillet, Orban a pris plusieurs initiatives controversées, en désaccord avec les positions de l’Union européenne.
Visites controversées
À l’insu de ses partenaires européens, Orban a récemment rencontré Vladimir Poutine à Moscou, en dépit des sanctions internationales contre la Russie. Il a également rendu visite à Erdogan et Xi Jinping, deux de ses alliés autoritaires.
Espoirs déçus
Orban avait espéré une victoire du RN en France, suivie d’un éventuel retour de Donald Trump au pouvoir en novembre. Cependant, il devra se contenter du soutien des élus RN, sans la force diplomatique de la France dans le Conseil européen.
Avenir de la stratégie d’Orban
La stratégie d’entrisme d’Orban au sein de l’UE, visant à paralyser les initiatives de l’Union, est donc en marche. Le RN a choisi de rester discret sur cette stratégie durant la campagne électorale pour ne pas compromettre ses chances.