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Journaliste français molesté par la police togolaise puis expulsé
Thomas Dietrich, un journaliste français indépendant, a été molesté par la police togolaise et expulsé du pays le 16 avril. Il était venu écrire un article pour le journal Afrique XXI. Selon lui, tout a commencé avec une vidéo publiée sur son compte X (ex-Twitter) personnel.
Contexte politique tendu au Togo
Le 29 mars, l’Assemblée nationale togolaise a adopté une nouvelle Constitution visant à instaurer un régime parlementaire dans le pays. Les élections législatives ont été reportées au 29 avril, entraînant des protestations des oppositions politiques et de la société civile. C’est dans ce contexte que Thomas Dietrich s’est rendu au Togo.
Expérience de Thomas Dietrich
Le journaliste raconte qu’il n’a pas réussi à obtenir une accréditation de journaliste à la frontière. Il est donc entré sur le territoire avec un visa en espérant obtenir une accréditation plus tard. Le 14 avril, il a publié une vidéo sur X pour présenter le contexte politique du pays, qui a accumulé 185 000 vues jusqu’à présent.
Le 15 avril, Thomas Dietrich s’est rendu à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication togolaise pour obtenir une accréditation. C’est en sortant du bâtiment qu’il a été pris en charge violemment par la police, qui l’a emmené à la direction centrale de la police où il a été maltraité.
Accusations et procès sommaire
Après quelques heures de mauvais traitements, Thomas Dietrich a pu contacter ses proches et obtenir un avocat. Le 16 avril, il a été jugé lors d’une procédure sommaire et condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende avec sursis. Il a également été expulsé du pays et interdit d’entrée pour cinq ans. Les autorités togolaises en ont profité pour suspendre temporairement la délivrance d’accréditations à tous les journalistes étrangers.
Réactions françaises
Aurélien Saintoul, député insoumis des Hauts-de-Seine, dénonce le manque de réaction du Quai d’Orsay. Il affirme avoir contacté la conseillère parlementaire du ministère des Affaires étrangères, Helena Robyn, mais n’a pas reçu de réponse. Le ministère des Affaires étrangères nie ces accusations et déclare avoir répondu aux sollicitations du député.
Position de la diplomatie française
Thomas Dietrich reproche aux autorités françaises leur silence public sur cette affaire et déplore la perte de puissance de la France. Le Quai d’Orsay répond en soulignant les actions entreprises pour assurer la sécurité du journaliste et affirme que Thomas Dietrich n’a pas exprimé son souhait de communiquer sur sa situation. Le journaliste compte porter plainte pour violences contre les autorités togolaises.