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Les réseaux sociaux, un dilemme pour les entreprises
Les réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et TikTok, posent un douloureux dilemme aux entreprises. Outils de marketing indispensables pour certaines sociétés, ces plateformes peuvent être piratées, peuvent modifier sans prévenir leurs conditions, multiplier par 4 ou 20 leurs tarifs ou carrément fermer les comptes. Le risque en vaut-il la chandelle ? Quelques conseils pour réduire sa dépendance aux réseaux sociaux.
Kenza Bouchard et les mésaventures de Ken & Jame
Kenza Bouchard, cofondatrice et copropriétaire de la boutique de bijoux en ligne Ken & Jame, a connu un automne pour le moins exécrable. Les comptes Facebook et Instagram de son entreprise ont été piratés le 24 septembre et elle s’est démenée pendant six semaines, avec très peu de collaboration des réseaux sociaux, pour retrouver les accès. « J’ai perdu 70 % de mes ventes, ça m’a coûté au bas mot 80 000 $ », raconte-t-elle.
Marilyne Bouchard et les péripéties de BKIND
Marilyne Bouchard, fondatrice et PDG de BKIND, a également eu des sueurs froides avec Facebook et Instagram. L’entreprise qui offre des produits de soins corporels naturels utilise énormément Instagram depuis 2014. Elle y compte 88 000 abonnés qui ont eu droit à 1816 publications, parfois promotionnelles, plus souvent informatives ou tout simplement rigolotes sur la livraison, les techniques ou les effets des produits. Mais Facebook a bloqué trois fois les comptes de BKIND, apparemment sans raison évidente.
Le cas de Sushi à la maison
Le modèle est similaire chez Sushi à la maison, qui offre des services de chef à domicile, de livraisons et de vente à huit comptoirs dans la province. Sa fondatrice, Geneviève Everell, affirme d’entrée de jeu « ne jurer que par les médias sociaux ».
Pourquoi réduire sa dépendance aux réseaux sociaux ?
Arriver à faire sortir sa communauté du réseau social pour l’attirer vers son propre site ou sa boutique est « le Graal, l’objectif absolu », confirme Virgile Ollivier, PDG de Livescale, qui propose aux entreprises des stratégies de marketing et de vente en ligne. « Sur mon site, j’ai beaucoup plus de données sur eux, j’en donne beaucoup moins aux réseaux sociaux qui s’en servent pour la monétisation. »
Tarifs publicitaires surprises
Pourquoi diminuer cette dépendance ? Les tarifs pratiqués par les réseaux sociaux ont explosé après un creux au début de la pandémie. Marilyne Bouchard, de BKIND, estime par exemple que cela lui coûtait 5 $ en investissement dans les réseaux sociaux en 2020 pour obtenir une vente. Ce « coût d’acquisition » a été multiplié par 20 dans la dernière année. Autre exemple rapporté par M. Ollivier : TikTok, perçu comme l’eldorado pour accéder aux jeunes, interdit dorénavant à ses utilisateurs d’ajouter des liens vers des transactions à l’extérieur de la plateforme.
Conseils pour réduire sa dépendance
- Attirer le plus possible ses clients vers son propre site, en le rendant plus attirant, en y affichant des exclusivités et des rabais.
- Diversifier son placement publicitaire en utilisant le plus de supports (internet, imprimé, télévision, radio, affichage) possible.
- Utiliser ses propres services pour bâtir une base de données de sa clientèle, qu’on pourra ensuite contacter directement par infolettres, courriels ou textos.
- En apprendre plus sur sa clientèle, en recourant à des sondages, à des questionnaires sur son site ou à ses boutiques, et baser ses stratégies d’affaires sur ces données.
- Au-delà des stratégies, peaufiner sa réputation avec un service à la clientèle impeccable et des produits qui se démarquent.
Compléments d’informations
En savoir plus :
- 3,16 millions de dollars : Revenus de Meta au Canada en 2021 (source : GlobalData, rapport annuel Meta 2022)