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ANIMATION. Mario super costaud
« Super Mario Bros, le film », à 21 heures, sur Canal +. Mario et son frère Luigi, médiocres plombiers débutants d’origine italienne, sont propulsés dans des univers parallèles. Séparé de son frangin enlevé par des super vilains souhaitant éradiquer toute féerie du royaume des champignons, Mario va tenter de le délivrer et de sauver en même temps ce monde étrange où il s’est égaré.
Autant prévenir ceux qui ne sont pas coutumiers des jeux « Super Mario » : durant une heure et demie, ils vont avoir l’impression d’être plongés dans un univers hyperpsychédélique, si ce n’est d’avoir pris de la drogue dure. L’effet souhaité par le studio fonctionne : le spectateur a le sentiment d’être immergé dans un jeu vidéo de la taille d’un écran de cinéma avec, en prime, des effets sonores tonitruants.
Malgré l’échec cuisant d’une première déclinaison en long-métrage et avec des acteurs en 1993, « Super Mario Bros, le film », qu’on aurait pu croire réservé aux acharnés des jeux vidéo, et plus particulièrement aux plus jeunes d’entre eux, a réalisé un carton insensé lors de sa sortie en salles en début d’année, attirant en France plus de 7,3 millions de spectateurs, et devenant au niveau mondial le deuxième film d’animation le plus vu de tous les temps ! Les joueurs actuels, et tous ceux qui ont usé leur joystick avec les aventures du petit plombier, vont se régaler d’y retrouver tous leurs personnages favoris — Luigi, Peach, Donkey Kong, Papy Champi… — et leur univers coloré.
« Super Mario Bros, le film », film d’animation américain (2023) d’Aaron Horvath et Michael Jelenic (1h32)
DRAME. Un homme debout
« Ça reste entre nous », à 20h55, sur Arte. Un gamin court dans les bois. Il semble paniqué. À ses chaussettes remontées jusque sous le genou et ses crampons, on devine qu’il sort d’un entraînement de foot. On le retrouve adulte, père, de retour dans le village de son enfance à la mort de sa mère. À l’évidence, ce retour lui est pénible.
En recroisant son ancien entraîneur, le malaise le gagne. Le traumatisme, tapi dans l’ombre, ressurgit violemment. Lui, maintenant si grand, si fort, perd tous ses moyens devant un vieux monsieur que tout le monde semble apprécier. Des détails, insignifiants aux yeux des autres, lui font l’effet d’une bombe.
Récompensée au Festival du film de Munich, cette fiction s’attaque avec une grande justesse et beaucoup de pudeur à un tabou encore difficile à briser : les violences sexuelles dans le sport. Et dessine une issue. Car malgré l’abîme qui menace de l’engloutir, Franck avance. Déchiré entre la peur primaire qui le pousse à fuir et la nécessité absolue de protéger les autres enfants, il parle.
« Ça reste entre nous », téléfilm allemand de Felicitas Korn (2023), avec Felix Klare, Peter Lohmeyer, Patricia Aulitzky… (1h30)
POLICIER. Ventura et Dewaere mènent l’enquête
« Adieu poulet », à 21h05, sur France 5. Lino Ventura, Patrick Dewaere, alias le commissaire Verjeat, et son jeune partenaire Lefèvre, enquêtent sur les liaisons dangereuses d’un politicien douteux (Victor Lanoux) avec les caïds du milieu local dans une ville de province, Rouen, en pleine campagne électorale.
Un colleur d’affiches est tabassé à mort par des gros bras, et les deux flics vont dérouler la pelote jusqu’à aboutir à l’entourage de Pierre Lardatte, le très puissant député du coin en passe d’être réélu. Mais ils se heurtent rapidement aux notables ainsi qu’à leur hiérarchie, aux ordres d’une justice peu regardante sur les affaires politico-financières.
Emblématique des polars des années 1970 au contenu politique, le film de Pierre Granier-Deferre, scénarisé par Francis Veber, offre au tandem Dewaere-Ventura une partition aux petits oignons, dans le registre vieux sage prêt à s’offrir une dernière salve à quelques mois de la retraite, face à un chien fou qui veut tout faire exploser.
« Adieu poulet », film policier français de Pierre Granier-Deferre (1975), avec Lino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Julien Guimar… (1 h 30).
POLAR. Meurtres sur les podiums
« Les Petits Meurtres d’Agatha Christie : la Chambre noire », à 21h10, sur France 2. On remonte un peu en arrière pour redécouvrir ce volet des « Petits Meurtres d’Agatha Christie » version années 1970. Mini-robes, pattes d’éléphant, cols XXL… Les seventies brillent sur les podiums. Ça tombe bien, cette fois, des modèles sont sauvagement assassinés. La commissaire Gréco et son équipe s’immergent dans la rédaction d’un magazine de mode dont le photographe est soupçonné.
Beretta, chargé d’escorter un mannequin, risque d’en perdre un peu la boule, tandis que Rose, la psy, veut cerner un serial killer. Et patatras : leur cheffe est mise sur la touche, remplacée par un as de la crim qui se la joue. Ambiance misogyne à souhait : Gréco claque la porte du commissariat… Mais continue d’enquêter à distance… Tout en entretenant une relation avec un inconnu rencontré au bar de son hôtel.
Il y a de la tension à tous les échelons dans cet épisode et les prises de bec s’enchaînent. Des répliques piquantes et des situations ubuesques sont là aussi pour nous faire sourire alors que le sujet de fond — à découvrir à la fin — n’a rien de drôle. Toujours aussi enlevé et prenant.
« Les Petits Meurtres d’Agatha Christie : chambre noire », série policière française de Nicolas Picard-Dreyfuss (2022), avec Émilie Gavois-Kahn, Arthur Dupont, Chloé Chaudoye, Quentin Baillot… (1h30)
DRAME. Pas de tabous
« On se retrouvera », à 21 heures, sur TF1 Séries Films. On ne l’attendait pas là. Dans « On se retrouvera », Laëtitia Milot incarne Margot, 30 ans, qui apprend à la mort de sa mère qu’elle est le fruit d’un viol collectif commis par quatre individus. Elle décide alors de les retrouver…
Un sujet plus que délicat, pourtant inspiré d’un roman signé par l’actrice de « Plus belle la vie » elle-même. Déconseillée aux moins de 10 ans, la fiction aborde le sujet des violences faites aux femmes de manière sobre et constructive. Diffusée sur TF1 en juin 2015, elle avait réuni 7 millions de téléspectateurs.
« On se retrouvera », téléfilm dramatique français de Joyce Bunuel (2015), avec Laëtitia Milot, Alexandre Varga, Annie Grégorio… (1h30)