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Les aides publiques aux partis politiques en France
L’année dernière, les partis politiques français ont reçu un total de 66 millions d’euros en aides publiques directes versées par l’État. Ces aides sont calculées sur la base d’une élection, principalement les législatives.
Le calcul des aides
Selon le nombre de parlementaires
La première partie des aides, représentant 34 millions d’euros, est distribuée en fonction du nombre de députés et de sénateurs que chaque parti possède. Cela correspond à 37 000 euros par parlementaire. Par exemple, le parti Ensemble a touché 10,7 millions d’euros cette année grâce à ses 248 députés et 39 sénateurs. Cependant, cette situation est susceptible de changer en raison de la récente défaite électorale de la coalition présidentielle. Une chute significative de cette dotation pourrait avoir des conséquences importantes, comme ce fut le cas pour le Parti Socialiste qui, après avoir perdu 200 députés aux législatives de 2017, avait dû vendre son célèbre siège de la rue de Solférino.
Selon le nombre de voix obtenues
La seconde enveloppe, qui distribue 32 millions d’euros, est basée sur les résultats obtenus au premier tour des élections législatives. Pour recevoir ces aides, un parti doit obtenir au moins 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions. Cela correspond à environ un euro cinquante par voix obtenue chaque année jusqu’aux prochaines législatives. Par exemple, cette année, Ensemble a perçu 8,8 millions d’euros, le Rassemblement National 6,8 millions, et la France Insoumise 5,3 millions. Cependant, ces chiffres évolueront suivant les résultats électoraux, notamment avec le Rassemblement National qui, avec ses 9,3 millions de voix au premier tour, pourrait recevoir une somme considérable.
L’importance des aides publiques pour les petits partis
Ces aides publiques permettent également à de nombreux petits partis de continuer à exister. De nombreuses petites formations politiques parviennent à subsister grâce à ces fonds. Cependant, cette année, le nombre de ces partis pourrait diminuer significativement en raison du délai court entre la dissolution et le premier tour, ce qui n’a pas permis à tous les petits partis de s’organiser et de présenter des candidats dans toute la France.
Abus et combines
Et il y en a aussi qui abusent. Le système actuel permet certains abus, où des petits partis s’allient pour former des coalitions, plaçant des candidats un peu partout seulement dans le but de franchir le seuil des 1% et de se partager les aides publiques. Par exemple, en 2017, le parti « La France qui ose » de Rama Yade, ancienne ministre sarkozyste, s’est associé à des partis sans lien direct, comme la Confédération pour l’homme, l’animal et la planète, et le Mouvement homme animaux nature. Avec cela, ils ont présenté 107 candidats au-dessus du seuil de 1%, recevant ainsi 100 000 euros chaque année pendant cinq ans, et ce même si Rama Yade a quitté la vie politique depuis.