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L’attentat à Bruxelles : une réaction tardive des médias belges
Le lundi 16 octobre, en plein match de football Belgique-Suède à Bruxelles, un Tunisien en séjour illégal en Belgique tue deux supporteurs suédois et en blesse un troisième. Vingt minutes plus tard, il revendique l’attentat au nom de l’État islamique dans une vidéo où il dénonce les « profanations » en Suède.
Une couverture médiatique tardive et prudente
Le premier article sur l’attentat paraît près d’une heure après la tuerie, au conditionnel, évoquant une fusillade avec deux morts. Les autres grands journaux belges francophones et flamands parlent également d’une fusillade sans évoquer la piste terroriste.
Le contexte des fusillades fréquentes à Bruxelles
Les fusillades à Bruxelles sont malheureusement devenues courantes, souvent liées au trafic de drogue. En 2022, il y a eu 46 fusillades dans la capitale belge. Cela explique le manque d’alerte et la réaction tardive des médias face à cet attentat.
La gestion défaillante des systèmes d’alerte
Le système BeAlert, qui devait informer la population par SMS en cas de grand danger, n’a pas fonctionné. De plus, le site Internet du Centre de crise national a planté en raison de l’afflux de citoyens cherchant désespérément des informations. Le terroriste est toujours recherché et ses intentions inconnues.
Une prudence journalistique justifiée
La presse belge fait preuve de prudence dans sa couverture de l’attentat, notamment en raison de la régulation du Conseil de déontologie journalistique. En 2017, les subventions de certains journaux ont même été suspendues pour avoir violé la déontologie. Les médias cherchent donc à recouper les informations avant de les diffuser.
Les réactions des Belges sur les réseaux sociaux
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Belges, particulièrement ceux de droite, critiquent les médias pour leur réticence à utiliser le terme « islamiste ». Certains politiciens belges n’hésitent pas à qualifier l’attentat de « terrorisme islamiste ». La RTBF est spécifiquement visée par ces critiques, accusée d’être trop à gauche.
Le débat sur les choix de la Suède
Les journaux belges interrogent également les choix de la Suède, notamment sa tolérance envers les « autodafés » de livres religieux. Certains estiment que le pays est tiraillé entre l’incitation à la haine et la liberté d’expression. Le débat sur la liberté suédoise et la protection de celle-ci fait rage.
* Marcel Sel est coauteur de l’ouvrage collectif « Cachez cet islamisme – Voile et laïcité à l’épreuve de la cancel culture », éditions La Boîte à Pandore.