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Rituels funéraires 2.0
Avant les réseaux sociaux, on annonçait le décès d’un proche au moyen du téléphone ou d’un faire-part. Pour rendre hommage au défunt, on priait pour lui, on venait se recueillir sur sa tombe. Aujourd’hui, il est possible de créer un blog ou un groupe WhatsApp, de diffuser des photos ou des vidéos sur Dailymotion ou YouTube. Un progrès ?
Selon Martin Julier-Costes, spécialiste du deuil à l’ère numérique, les réseaux sociaux ne facilitent ni ne freinent le processus de deuil. Ils sont simplement des outils supplémentaires pour transmettre des informations ou entretenir le lien avec le défunt. Ces outils viennent en dire beaucoup sur le rapport à l’absence de l’autre et nécessitent un équilibre entre connexion et déconnexion.
Les comptes dédiés, une bonne solution ?
Face à la difficulté de faire face à un deuil, les réseaux sociaux peuvent ne pas être adaptés. C’est pourquoi des professionnels ont lancé des sites dédiés permettant aux proches de partager des souvenirs. Ces sites offrent un espace d’expression émotionnelle qui prolonge le temps du deuil imposé par la société.
Cependant, il est toujours possible de se laisser enfermer dans l’obsession du défunt, mais selon Catherine Audibert, psychologue et psychanalyste, les réseaux sociaux peuvent également permettre de progressivement confronter le monde extérieur.
Sources :
1. happyend. life. Dernier livre paru : Mon journal de deuil (Leduc, 2023).
2. Retrouvez ses articles sur mort-anthropologie.com.
QUE DEVIENNENT NOS DONNÉES NUMÉRIQUES APRÈS LA MORT ?
Chaque jour, près de huit mille personnes inscrites sur Facebook décèdent dans le monde. En l’absence de demande, le profil de la personne défunte continue d’exister sur les réseaux sociaux. En 2009, Facebook a été la première plateforme à proposer une procédure permettant aux proches de signaler un décès et de procéder à la suppression du profil ou à sa transformation en compte mémoriel. La loi du 7 octobre 2016 reconnaît le droit à la libre disposition de ses données numériques, y compris après sa mort. Depuis le 1er juin 2019, chacun peut exprimer ses dernières volontés auprès d’un tiers de confiance numérique certifié par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).