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Suivi des élections en France par la Russie
Déclaration de Dmitri Peskov
La Russie observe de très près les élections en France. Cette affirmation a été faite par Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, le 1er juillet. Cette surveillance est-elle trop rapprochée ? Une étude publiée récemment par le CNRS suggère que le pouvoir russe mène, depuis plusieurs années, des opérations de déstabilisation numérique contre la France, souvent de faible intensité.
Etude du CNRS sur les opérations russes
L’étude, intitulée « Minuit moins dix à l’horloge de Poutine, Jusque-là, tout se passe comme prévu », couvre l’analyse de plus de 700 millions de messages émis par près de 17 millions d’utilisateurs sur X (anciennement Twitter) entre 2016 et 2023. Cette analyse a permis de construire des cartes sociales comprenant acteurs, associations et leurs interactions. Aux communautés politiques traditionnelles en France se sont ajoutées trois nouvelles : En marche !, Reconquête ! et une communauté qualifiée d’antisystème.
Creuser un fossé entre la gauche et la droite
Objectifs des opérations russes
Selon David Chavalarias, auteur de l’étude, l’évolution et les reconfigurations de ce paysage politique aident à comprendre les enjeux actuels en France. Des objectifs divers sont rappelés par The Guardian : creuser le fossé politique entre la gauche et la droite, agir sur l’espace médiatique et les circuits de circulation d’information, et instaurer un climat antisystème.
Ingérence insidieuse
Cette forme d’ingérence est particulièrement dangereuse car insidieuse et peu visible. Une citation souvent reprise par le KGB, l’ancien service de renseignement de l’URSS, illustre cette stratégie : « La goutte d’eau creuse la pierre, non par force, mais en tombant souvent ». Cette approche semble toujours d’actualité dans la Russie de Vladimir Poutine.
Exemples concrets d’ingérence
Fracturer le front républicain
Après avoir amplifié la thématique de l’islamo-gauchisme à partir de 2021, le Kremlin viserait maintenant à fracturer le front républicain. David Chavalarias pointe l’exemple d’un compte anonyme très suivi (@FRN), qui a joué un rôle significatif de 2020 à 2024 en oscillant entre la communauté antisystème et celle de LFI, surtout en diffusant des contenus polarisants.
La France ciblée par les ingérences russes
Événements marquants
La présidentielle américaine de 2016, la présidentielle française de 2017 et les européennes de 2024 ont toutes été marquées par des opérations d’ingérence. En France, des actes symboliques tels que des étoiles de David taguées ou des cercueils recouverts de drapeaux français ont été amplifiés sur les réseaux sociaux, ajoutant à la polarisation.
Impact des ingérences sur les réseaux sociaux
Il est difficile de quantifier l’impact réel de ces opérations. Cependant, X (anciennement Twitter), bien que non représentatif de la société française, reste perméable à de telles activités en raison de la présence de nombreuses personnalités influentes. D’autres réseaux comme LinkedIn et Facebook sont également utilisés pour des opérations d’influence, visant l’arrivée au pouvoir de partis antisystèmes soutenus par des figures comme Dmitri Medvedev.