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Les tensions médiatiques et l’Arcom
Depuis le 7 octobre, les médias sont sur une ligne de crête. Comment parler de ce conflit sans avantager un camp, comment informer, et quels mots employer ? Tout… absolument TOUT est prétexte à crispation, tension et polémiques en ce moment. Et c’est l’Arcom qui s’occupe des plaintes. C’est ça et autant vous dire que depuis un mois, elle ne chôme pas ! Chaque jour charrie son lot de saisines, et comme radios et télés y consacrent des heures d’antenne, les risques de dérapages se multiplient.
Les séquences signalées
Selon Télérama, dans le lot, deux séquences ont été particulièrement signalées, la chronique de Guillaume Meurice sur cette antenne il y a 10 jours, et des propos de Caroline Fourest sur BFMTV. Alors, à quoi ça sert ce genre de grande réunion ? Ça sert à se parler, à dire ce qui va, ce qui ne va pas. Bref, ce n’est pas qu’un rendez-vous chez le régulateur, c’est aussi une séance chez le psy.
Le rôle du président de l’Arcom
Dans le rôle du thérapeute/président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, il va écouter tout le monde, appeler à de la retenue, à faire preuve de vigilance, et à rester équilibrés. Il y avait déjà eu deux réunions de ce genre, après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015, et lors de la crise des Gilets jaunes pile quatre ans plus tard. À l’époque, le président de ce qui s’appelait encore le CSA avait déjà demandé à tout le monde de calmer le jeu.
Pourquoi maintenant ?
Car il faut crever l’abcès. Un exemple, le site Blast révèle que la société des journalistes de BFMTV s’est plainte d’une couverture qu’elle juge trop en faveur du camp israélien. Un reproche qui traverse de nombreuses rédactions françaises en ce moment. Le Conseil de déontologie des journalistes a lui aussi pris la parole. Il rappelle que « la liberté de la presse n’est pas celle de dire ou laisser dire n’importe quoi, » et que chaque journaliste doit « respecter la vérité et la juste adéquation des mots employés. »
Le moment Meurice
Et chez nous, ce n’est pas mieux. Hier, la présidente de Radio France a envoyé un mail à tous les salariés de la maison. Elle parle de la responsabilité du service public, et puis elle parle de l’humour qui n’a pas vocation à ajouter de la division à la division, ce sont ses mots. L’ombre de Guillaume Meurice plane sur ce mail de Sibyle Veil, qui ne le mentionne jamais, alors qu’il était dans son bureau quelques minutes plus tôt. On a appris hier soir dans Le Monde que l’humoriste a reçu un avertissement pour sa chronique, avertissement qu’il va contester. Pas sûr que tout ça permette de… comment il disait déjà le président du CSA… ? C’est ça… calmer le jeu !
Le regret du huis-clos
Pour conclure, un regret sur le format de cette réunion qui se tient à l’Arcom. Le huis-clos, autrement dit, interdite au public. Côté Arcom, on explique que c’est la seule manière pour que chacun s’exprime librement, sans doute! Mais à l’heure où il y a une telle défiance vis-à-vis des médias, et que le complotisme se fait une place au soleil, moi j’y vois une occasion manquée. Ouvrir les portes de ce genre de réunion, c’est faire de l’éducation aux médias, et se donner une chance d’expliquer comment se fabrique l’info. Dommage !