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Le Nouveau Festival Radio France : une invitation à la transe
Le samedi 13 juillet, le Domaine d’O de Montpellier accueillait le Nouveau Festival Radio France pour une soirée hors du commun. Le programme proposait une exploration de trois types de transe, chacune apportée par des artistes de renom. Sylvain Rifflet et son trio ont offert une transe trépidante, Steve Reich et « Music for 18 musicians » ont mené le public dans une transe pulsative, tandis que le duo AIR a plongé les spectateurs dans une transe planante avec « Moon Safari ». Un voyage musical à travers des dimensions variées que nous vous détaillons dans cet article.
Le trio expérimental de Sylvain Rifflet
Présentation et contexte
Le premier concert de la soirée débutait à 19 heures sur le parvis du château d’O. Le saxophoniste Sylvain Rifflet présentait son nouveau trio expérimental, annonçant la sortie de leur album « We Want Stars » pour le 13 septembre prochain. Le trio est composé de Bettina Kee aux claviers, alias Ornette, et Vincent Taeger à la batterie, remplacé par Nicolas Fox pour cette performance en raison d’une blessure.
Style musical et performance
Le trio mélange des éléments de jazz, de rock et de musique électronique. Bettina Kee jongle entre différents instruments, dansant avec une grâce remarquable, tandis que Sylvain Rifflet alterne entre saxophone ténor, clarinette et shruti box, ajoutant une note ludique avec ses interventions humoristiques. Les morceaux comme « We Want Stars Not Satellites » et « MamaHuhu » illustrent la richesse et la complexité de leur musique, tout en créant une expérience immersive qui transporte les spectateurs.
L’instrumentarium fou de l’ensemble Links
Introduction et contexte
À 20h30, le Théâtre Jean-Claude Carrière accueillait la performance de l’ensemble Links, dirigé par Rémi Durupt. Le groupe interpréta pour la première fois à Montpellier « Music for 18 musicians », une œuvre emblématique de Steve Reich, maître du minimalisme américain. Ce moment rare a attiré un public varié, composé de mélomanes, d’amoureux des musiques électroniques, et de lecteurs de festivals curieux d’expériences inédites.
Performance et expérience physique
Le morceau commence par une pulsation fondamentale, tenue par les claviers et percussions et déclinée en divers motifs. L’ensemble crée une expérience sensorielle intense, où chaque note semble résonner dans l’éther, transportant littéralement les esprits des spectateurs en dehors de leur enveloppe charnelle. La précision rythmique des musiciens, la souplesse de la direction de Rémi Durupt et la complicité visible entre les interprètes font de cette performance une célébration de la musique répétitive et une contamination de la jubilation.
AIR dans une « scéno » magnifique
Scénographie et ambiance
À 22 h, c’était au tour de Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel, alias AIR, de prendre la scène pour un concert attendu avec impatience. Avec « AIR play Moon Safari », le duo versaillais célébrait le 25ᵉ anniversaire de leur premier album. La scénographie, inspirée d’une imagerie spatiale post-Kubrickienne, place les musiciens dans une chambre blanche rectangulaire avec un sol miroitant et des vidéos spectaculaires projetées sur des écrans LED, créant une ambiance visuelle hypnotisante.
Performance musicale et réception
Les musiciens, vêtus de blanc comme les Droogies d’ »Orange mécanique », ont interprété tout « Moon Safari » de manière impeccable. Des morceaux emblématiques comme « La femme d’argent », « Sexy Boy » et « Kelly Watch the Stars » ont été joués avec une élégance qui caractérise AIR. Bien que la performance puisse sembler trop maîtrisée pour certains, l’élégance de leur écriture musicale, soutenue par des vidéos époustouflantes, a captivé le public, créant une réception enthousiaste et des ovations debout à la fin du concert.
Une seconde partie énergique
Après avoir interprété « Moon Safari » dans son intégralité, AIR est revenu sur scène pour une seconde partie de concert plus décontractée et énergique. Des morceaux comme « Cherry Blossom Girl » et « Highschool Lover » de la bande originale de « The Virgin Suicides » ont été joués. Des versions exceptionnelles de « Don’t Be Light » et « Electronic Performers », avec des parties de basse monstrueuses de Nicolas Godin, ont clôturé la soirée en beauté.