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Le bras de fer entre l’Anira et les télés privées pendant le mois de Ramadhan
Le bras de fer entre l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (Anira) et les chaînes de télévision privées a débuté au troisième jour du mois de Ramadhan. L’Anira a exigé que les chaînes se conforment à la réglementation régissant le volume horaire des spots publicitaires diffusés depuis le début du mois.
Des mises en garde et des mises en demeure
Après deux mises en garde, l’Anira a finalement lancé des mises en demeure aux chaînes de télévision privées. Les chaînes ont reçu un délai de 72 heures pour se conformer aux dispositions des cahiers des charges régissant la diffusion publicitaire à la télévision.
Si les chaînes ne se conforment pas aux mises en demeure, elles risquent de recevoir des amendes et de voir leurs programmes suspendus, voire supprimés.
Les règles de diffusion publicitaire à la télévision sont les suivantes : les œuvres cinématographiques et audiovisuelles ne peuvent pas faire l’objet de plus de deux interruptions publicitaires et ces interruptions doivent se limiter à une durée maximale de six minutes. De plus, le temps consacré aux messages publicitaires ne peut pas dépasser six minutes par heure d’antenne en moyenne, et chaque séquence de messages publicitaires est limitée à une durée maximum de trois minutes.
Les motivations des chaînes réfractaires
Les chaînes de télévision ont justifié le volume horaire excessif des spots publicitaires en raison de la précarité des médias audiovisuels en Algérie. La situation se complique également avec la diminution des recettes publicitaires ces dernières années.
Les chaînes de télévision ont également pointé du doigt la faiblesse des prix de la publicité à la télévision en Algérie et l’absence de conseillers en communication pour les annonceurs.
Certaines chaînes ont également souligné qu’elles ont du mal à financer leurs productions, car elles ne disposent pas de fonds d’aide à l’audiovisuel en Algérie, contrairement à d’autres pays.
Recommandations pour un marché publicitaire plus équilibré
Les professionnels de l’audiovisuel proposent plusieurs solutions pour réguler le marché publicitaire en Algérie :
- La publication du nouveau cahier des charges régissant la publicité dans le secteur de l’audiovisuel
- L’établissement d’une grille tarifaire transparente pour la pub à la télévision
- La mise en place d’un système de Médiamétrie pour mesurer l’audience des chaînes de télévision
- L’incitation des multinationales à réinvestir dans le marché de la pub en Algérie
- La remise en question de la loi sur la publicité pour éviter le dumping et instaurer une concurrence saine sur le marché