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Journalistes de BFMTV contrôlés par la police russe à Moscou
Publié hier à 19:28, Mis à jour hier à 19:33
VIDÉO – Jérémy Normand, envoyé spécial à Moscou pour la chaîne d’informations, a témoigné de la difficulté sur place d’exercer son métier librement.
«C’est un jeu de dupe»
«C’est un jeu de dupe», déclare peu avant 18 heures en direct Jérémy Normand, envoyé spécial pour BFMTV à Moscou. Le journaliste est sur place pour couvrir la réélection de Vladimir Poutine en Russie. Un sacre qui a recueilli 88% des suffrages, selon les chiffres officiels.
«On est photographié environ une centaine de fois par jour, parfois pendant nos duplex. C’est un travail dans des conditions particulières», commence Jérémy Normand face caméra avant d’être interrompu par quelques policiers.
«Vous allez vivre en direct ce que l’on vit au quotidien. Dès qu’on a la caméra allumée, dès qu’on commence à vous parler, il y a des policiers qui viennent vérifier nos accréditations, nos identités et qui s’assurent qu’on n’est pas là pour causer des désordres. Ils vérifient aussi la chaîne, ils regardent évidemment ce qu’on produit», explique le journaliste, images à l’appui. En effet, un fourgon blanc s’est garé à proximité de l’équipe de BFMTV. «C’est notre réalité de journalistes ici», ajoute Jérémy Normand.
Des pressions de la part des policiers russes
Le direct se poursuit quelques minutes, tant bien que mal. Le temps pour la chaîne d’informations de commenter l’organisation du discours de victoire de Vladimir Poutine sur la place Rouge. Jérémy Normand évoque des étudiants «lourdement invités par le parti présidentiel depuis deux semaines» à se rassembler ce soir pour acclamer le chef de l’État. «Tout est joué et organisé d’avance», le périmètre de sécurité est «extrêmement important» avec «un policier tous les dix mètres».
«C’est vous dire la fébrilité des autorités pour éviter tout acte de dissidence et pouvoir permettre à Vladimir Poutine d’avoir cette image d’un président acclamé par cette foule», analyse l’envoyé spécial qui témoigne ensuite des pressions de la part des forces de police locales.
«Les policiers nous filment pendant qu’on discute avec des gens, ils filment les visages», explique-t-il. «Pour les opposants, il est beaucoup plus difficile de s’exprimer librement» lorsque les médias internationaux les interrogent. «Nous avons le droit de travailler ici, nous n’avons pas pris de risques inconsidérés», rassure toutefois le journaliste.