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La fusion des médias publics : un risque pour l’indépendance de l’information
L’intention de regrouper télévision et radios publiques
Dans son interview à France Inter le mercredi 31 janvier, la nouvelle ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé son intention de regrouper la télévision et les radios publiques dans un «ensemble puissant», de type «BBC à la française». Cette proposition, qui vise à créer une structure unique, suscite de vives inquiétudes quant à l’indépendance des médias publics.
Cette annonce tranche avec l’absence d’égard du discours de politique générale du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal pour les difficultés que rencontrent les médias. En effet, le secteur des médias est confronté à des problèmes de précarisation de la profession ainsi qu’à une concentration économique sans précédent. Les travaux des états généraux de l’information, initiés par le président de la République en octobre 2023, sont actuellement en cours.
Le risque d’une mise au pas de l’information
Le projet de fusion des médias publics dans une structure unique est un vieux serpent de mer. Initialement porté par la droite, il était envisagé comme un moyen de contraindre l’audiovisuel public, supposément affilié à la gauche, à réaliser des économies d’échelle conséquentes et à être soumis à une gouvernance centralisée. Cette centralisation faciliterait ainsi une prise en main politique de la part de l’exécutif.
L’idée de la fusion des médias publics a été reprise par Emmanuel Macron et a failli aboutir en 2019 sous l’impulsion de Franck Riester. Les critiques craignent que cette proposition actuelle de Rachida Dati ne soit qu’une reprise de ce projet, mettant ainsi en péril l’indépendance de l’information.
En effet, la constitution d’une structure unique regroupant toutes les rédactions du service public pourrait entraîner une uniformisation de l’information et une mise au pas des journalistes par l’exécutif. Les médias publics risqueraient ainsi de perdre leur indépendance éditoriale, ce qui est essentiel pour garantir une information objective et pluraliste.
Il est donc nécessaire de poursuivre les débats au sein des états généraux de l’information et de prendre en compte l’importance de l’indépendance des médias publics dans notre société démocratique.