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Enquête sur le bombardement au Liban
Une enquête de l’Agence France-Presse (AFP), publiée jeudi 7 décembre, révèle que l’obus de char israélien est à l’origine du bombardement qui a tué un journaliste de Reuters et blessé six autres journalistes dans le sud du Liban le 13 octobre.
Les détails de l’enquête
L’AFP et le collectif d’enquêteurs et d’experts indépendants Airwars ont mené une enquête durant sept semaines. Ils se sont basés sur des preuves recueillies à partir de témoignages, d’analyses vidéo, d’images satellites et d’un fragment de munition retrouvé sur place.
Le bombardement mortel
Le vendredi 13 octobre, un groupe de journalistes a été frappé dans le sud du Liban. Ces journalistes étaient venus couvrir les affrontements entre l’armée israélienne et des groupes armés. Issam Abdallah, un journaliste de l’agence Reuters, a été tué sur le coup et six autres journalistes ont été blessés.
Un obus de char israélien en cause
Un fragment de munition a été retrouvé près de la dépouille du journaliste tué. Les experts ont analysé les photos de ce fragment et ont conclu qu’il s’agit d’un morceau d’obus de char de 120 mm utilisé par l’armée israélienne. Aucun autre groupe ou organisation militaire dans la région n’utilise ce type de munitions.
Les conclusions des organisations de défense des droits humains
Deux investigations menées séparément par Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International désignent également des frappes israéliennes. HRW considère qu’il s’agit d’une attaque délibérée contre des civils pouvant être qualifiée de crime de guerre. Amnesty International estime qu’il s’agit vraisemblablement d’une attaque directe sur des civils qui doit faire l’objet d’une enquête pour crime de guerre.
Réaction de l’armée israélienne
L’armée israélienne, dans un premier temps, a exprimé sa tristesse quant à la mort du journaliste, mais sans reconnaître sa responsabilité. Elle a affirmé mener des vérifications mais n’a pas répondu aux conclusions de l’enquête menée par l’AFP.
Les circonstances du bombardement
Les journalistes étaient en train de filmer les bombardements depuis une colline dégagée. Ils étaient clairement identifiables en tant que journalistes, avec des équipements estampillés « presse ». Selon les témoins interrogés, il n’y avait aucune activité militaire ni signe de présence de groupes armés à proximité des journalistes avant l’attaque.
Les experts contestent la confusion possible entre journalistes et combattants
Les experts soulignent qu’il est peu probable que les reporters aient été confondus avec des combattants compte tenu des moyens de surveillance de l’armée israélienne. Le fait que les journalistes aient été visés par deux frappes distinctes et rapprochées exclut l’hypothèse de tirs accidentels.
Les conséquences pour les journalistes
Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), depuis le début de la guerre le 7 octobre, au moins 63 journalistes et employés des médias ont été tués.

