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Interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans
Selon la quatrième édition du Baromètre Harris Interactive sur les usages des écrans, une majorité significative de Français soutient l’idée d’interdire l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. En effet, 73% des personnes interrogées approuvent cette mesure. Cette proposition, connue sous le nom de « majorité numérique à 15 ans », a été évoquée pour la première fois par le président Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse en avril dernier.
Le Baromètre Harris Interactive
Le Baromètre Harris Interactive est une étude récurrente qui analyse les comportements des Français vis-à-vis des écrans. Ses résultats sont souvent utilisés pour éclairer les politiques publiques dans ce domaine.
La majorité numérique : un concept soutenu par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a plaidé pour une « majorité numérique à 15 ans », avec pour objectif de défendre « une Europe de la majorité numérique » et de créer « un ordre public démocratique numérique transparent et loyal ». Cette initiative vise à protéger les jeunes utilisateurs des dangers potentiels liés à l’utilisation des réseaux sociaux, tels que le cyberharcèlement et l’exposition à des contenus inappropriés.
Objectifs de la mesure
Cette initiative vise non seulement à protéger les jeunes, mais aussi à mettre en place un cadre légal permettant de mieux réguler l’accès aux réseaux sociaux et de garantir un environnement en ligne plus sûr.
Une pratique courante parmi les jeunes utilisateurs
Le sondage révèle également que trois enfants sur dix, âgés de 13 à 17 ans, ont déjà utilisé une fausse date de naissance pour créer un profil sur les réseaux sociaux. Cette pratique met en lumière les défis de la mise en œuvre de restrictions d’âge sur les plateformes numériques.
Les défis de l’authentification
L’une des principales difficultés consiste à vérifier l’âge réel des utilisateurs, rendant ainsi la mise en place de restrictions d’âge particulièrement compliquée pour les plateformes sociales.
Interdiction des écrans dans les lieux collectifs pour jeunes enfants
Le même sondage indique que 9 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction des écrans dans les lieux collectifs de la petite enfance et dans les écoles maternelles. En outre, 84% des sondés sont prêts à renoncer à l’achat d’un téléphone portable avant l’âge de 11 ans, et 69% avant 13 ans. Pour les adolescents de plus de 15 ans, 75% des Français souhaitent que l’usage des écrans soit fortement restreint au lycée.
Usage des écrans dans les établissements scolaires
Cette disposition vise à limiter l’exposition précoce aux écrans et à promouvoir des activités éducatives et physiques dans les écoles maternelles et primaires.
Les défis de mise en œuvre
Malgré ce large soutien, la mise en application d’une interdiction nationale des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans rencontre des obstacles. Une loi adoptée en 2023 n’a pas encore été suivie de décrets d’application, laissant cette initiative en suspens.
Les attentes légales
La mise en œuvre de cette législation nécessite la publication de décrets d’application pour devenir effective, ce qui peut être un processus long et complexe.
Risques de fragmentation du marché européen
La mise en œuvre d’une telle loi pourrait également se heurter aux régulations européennes. Thierry Breton, commissaire européen, a souligné le risque de « fragmentation du marché unique européen » que poserait une telle législation. Le Digital Services Act, conçu pour harmoniser les régulations à l’échelle européenne, pourrait être contrecarré par des restrictions nationales imposées par la France.
Le Digital Services Act
Le Digital Services Act est une législation européenne visant à créer un cadre légal unifié pour les services numériques au sein de l’Union Européenne, facilitant ainsi la régulation transfrontalière des services en ligne.