# Arrestation d’Antoine Galindo à Addis-Abeba
## Un journaliste français en détention
Antoine Galindo, envoyé spécial à Addis-Abeba pour le média spécialisé Africa Intelligence, est en détention depuis quatre jours, selon son employeur. Sa rédaction dénonce des «accusations fallacieuses».
## Accusations et prolongation de détention
Le chef de la rubrique Afrique de l’Est d’Africa Intelligence, Antoine Galindo, a été arrêté à Addis-Abeba il y a quatre jours. Il a été présenté devant un juge qui a prolongé sa détention jusqu’au 1er mars. Les autorités éthiopiennes l’accusent de «conspirer en vue de créer le chaos» dans le pays. Cependant, ces accusations sont considérées comme fallacieuses par la rédaction d’Africa Intelligence.
## Un arrestation en compagnie d’un responsable politique
Antoine Galindo a été arrêté en compagnie d’un responsable du Front de libération oromo (OLF), parti politique d’opposition légalement enregistré. Cependant, il n’a pas été confirmé que le journaliste était en rendez-vous avec ce responsable. Le responsable du parti est également toujours en détention.
## Parcours d’Antoine Galindo en Ethiopie
Âgé de 36 ans, Antoine Galindo est arrivé en Ethiopie le 13 février pour couvrir le Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Il possédait un visa qui l’autorisait à exercer son activité de journaliste. Avant d’intégrer la rédaction d’Africa Intelligence, il a travaillé pour plusieurs médias internationaux et cumule près de dix années d’expérience en journalisme multimédia, dont six passées sur le continent africain.
## Réactions et contexte de la liberté de la presse en Ethiopie
Le groupe Indigo Publications, éditeur d’Africa Intelligence, a qualifié l’arrestation d’Antoine Galindo d’«injustifiée» et a demandé sa libération immédiate. Le Comité de Protection des journalistes (CPJ) a également dénoncé cette arrestation et a souligné le contexte difficile pour la presse en Ethiopie, considérant le pays comme le deuxième pire geôlier de journalistes en Afrique subsaharienne. Depuis 2020 et le début du conflit dans l’État régional du Tigré, la liberté de la presse en Ethiopie a connu une dégradation notable, avec plusieurs journalistes éthiopiens emprisonnés et des journalistes étrangers expulsés. Cependant, il s’agit de la première arrestation d’un journaliste étranger depuis plus de trois ans.
## Contexte de l’Ethiopie
L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 120 millions d’habitants, est composée de quelque 80 communautés ethnolinguistiques. Le pays est confronté à plusieurs conflits locaux, ce qui a contribué à la détérioration de la liberté de la presse ces dernières années. Depuis le début du conflit dans le Tigré, plusieurs journalistes éthiopiens ont été emprisonnés et des journalistes étrangers ont été expulsés. Cependant, l’arrestation d’un journaliste étranger est une situation inédite depuis plus de trois ans.