Nicole Belloubet, invitée de Questions politique, le 7 avril 2024
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Expérimentation d’une pause numérique dans les collèges
POLITIQUE – Et si les ministres donnaient l’exemple ? La ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet s’est dite favorable, ce dimanche 7 décembre, à l’expérimentation dans les collèges d’une règle déjà obligatoire en Conseil des ministres : une « pause numérique » au cours de laquelle le téléphone portable reste hors de portée afin de limiter l’accès aux réseaux sociaux pendant le temps scolaire.
Le problème des réseaux sociaux
« Oui, il y a un sujet » réseaux sociaux, a affirmé Nicole Belloubet, invitée de Questions politiques sur France Inter/France Télévisions/Le Monde. La ministre de l’Éducation s’exprimait cinq jours après la violente agression de Samara, collégienne rouée de coups devant son établissement à Montpellier par trois autres mineurs depuis mis en examen. Selon le parquet de Montpellier, l’agression « s’inscrit dans le contexte d’un groupe d’adolescents qui avaient l’habitude de s’invectiver » sur les réseaux sociaux et d’y publier des photos.
La volonté d’une pause numérique complète
La ministre de l’Éducation a déploré l’impact « absolument catastrophique » de ces plateformes pour les élèves et évoqué « plusieurs niveaux de mesures » possibles, dont celle d’une « une pause numérique complète » lorsque les élèves se trouvent dans l’enceinte de l’établissement.
Une solution inspirée du Conseil des ministres
« Théoriquement, dans les collèges, on ne peut pas utiliser son téléphone portable. Néanmoins, les élèves les ont sur eux. Je me demande s’il ne faut pas que nous procédions comme en Conseil des ministres, où nous déposons le téléphone, à l’entrée des collèges. Est-ce que ce n’est pas un embryon de solution, puisqu’on voit que circulent sur les réseaux sociaux des images qui sont prises dans le collège ? », interroge Nicole Belloubet.
L’expérimentation et le renforcement du cadre des réseaux sociaux
La ministre s’est dite favorable à une expérimentation de ce dispositif à partir de la 6e et souhaite travailler plus largement à « un cadrage plus fort » du rapport aux réseaux sociaux d’ici la rentrée prochaine. Elle compte notamment sur les conclusions fin avril de la mission lancée par Emmanuel Macron en janvier 2024.
Belloubet « anéantie » par la mort de Shemseddine à Viry-Châtillon
Deux jours seulement après l’agression de Samara, la communauté éducative a de nouveau été touchée par la mort de Shemseddine, passé à tabac jeudi soir près de l’établissement de Viry-Châtillon où il était scolarisé en 3e. L’adolescent est décédé des suites de ses blessures le lendemain et cinq personnes ont été placées en garde à vue vendredi dans le cadre de l’enquête ouverte pour assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire.
À ce stade, aucun lien n’a été établi avec la scolarisation du jeune homme et l’enquête suit son cours. Mais ce drame, deux jours après l’agression de Samara, a fait réagir jusqu’à Emmanuel Macron. « Nous serons intraitables contre toute forme de violence », il « faut protéger l’école de ça », a déclaré le chef de l’État en marge d’un déplacement. La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet s’est dite ce dimanche « absolument anéantie ». « Si un lien devait être établi avec l’école, nous prendrions les mesures nécessaires », a-t-elle assuré.
« L’école est à la fois le réceptacle de la violence de la société mais c’est aussi l’antidote. Nous devons trouver des solutions pour la partie qui nous concerne. Les jeunes sont à l’école 8 heures par jour, et dans ce temps-là, nous devons à la fois les éduquer (sur le plan de) l’apprentissage, mais aussi les éduquer sur ce qui touche à la fraternité, la vie en société, au respect », a ajouté la ministre, disant son sentiment « d’une violence qui augmente en intensité » mais également de remontées « plus nombreuses qu’auparavant » dont elle se félicite.