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X (Ex-Twitter) et la Commission Européenne
Critique sur les coches bleues
La Commission européenne, le régulateur numérique de l’UE, accuse X (anciennement Twitter) de tromper ses utilisateurs. Selon l’avis de la Commission, le réseau social viole les règles de l’UE en raison de l’utilisation des coches bleues. Initialement, ces coches étaient destinées à certifier des sources d’information fiables. Toutefois, maintenant, n’importe qui peut accéder à cette certification moyennant un abonnement payant.
« X conçoit et exploite son interface pour les « comptes vérifiés » avec la « coche bleue » d’une manière qui ne correspond pas aux pratiques de l’industrie et trompe les utilisateurs », a déploré la Commission.
Abus et implications
La Commission européenne souligne qu’il est désormais possible pour tout individu de s’abonner pour obtenir un statut « .vérifié. ». Cela compromet la capacité des utilisateurs à évaluer l’authenticité des comptes. De plus, ce dispositif est exploité par des acteurs malveillants.
Avant l’acquisition de Twitter par Elon Musk, qui est également le patron de Tesla et SpaceX, la coche bleue était gratuite et réservée à des comptes ayant une certaine notoriété, tels que des personnalités politiques, médiatiques, des institutions et des journalistes. Elon Musk, trouvant ce système inéquitable pour les utilisateurs non-célèbres, a décidé de rendre ces coches accessibles à tous, mais moyennant un coût, privant ainsi de nombreux comptes de cette distinction.
Manque de transparence sur les publicités diffusées
Réactions et nouvelles politiques
En avril dernier, la plateforme a annoncé que les utilisateurs ayant un grand nombre d’abonnés obtiendraient un abonnement gratuit, accompagné de la coche bleue.
Bruxelles critique également la transparence de X concernant les publicités et l’accès aux données de la plateforme pour les chercheurs.
Enquêtes et potentielles accusations
La Commission européenne est en cours d’investigation, envisageant deux autres accusations : la diffusion de contenus illégaux et des efforts insuffisants contre la manipulation d’informations.
« X a maintenant le droit de se défendre, mais si notre point de vue est confirmé, nous imposerons des amendes et exigerons des changements significatifs », a averti Thierry Breton, commissaire au Numérique.
Des sanctions pouvant atteindre 6% du chiffre d’affaires
Conséquences possibles
En cas de non-conformité de X aux demandes de la Commission, la plateforme risque des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel mondial. Aucune date limite n’a été fixée pour clore ces procédures.
Contextualisation
Il s’agit de la première application du règlement sur les services numériques (DSA), entré en vigueur l’an dernier pour protéger les internautes contre les contenus dangereux. Bruxelles avait exprimé des inquiétudes quant à la prolifération de fausses informations sur X après des tests réalisés en septembre sur plusieurs plateformes sociales.
Procédures en cours
Une enquête préliminaire avait été lancée le 12 octobre, cinq jours après des attaques du Hamas contre Israël. Cette enquête formelle, déclenchée en décembre, pointait du doigt diverses défaillances, comme un nombre insuffisant de modérateurs, un système de signalement des contenus illicites inefficace et des messages d’avertissement insuffisants contre les images violentes.
Trois autres grandes plateformes visées
Cas de TikTok
Outre X, TikTok fait aussi l’objet de procédures formelles. Une enquête avait été ouverte en avril, contraignant TikTok à suspendre une fonction perçue comme addictive. Une autre enquête ouverte en février concerne la protection insuffisante des mineurs.
AliExpress et ses dangers
AliExpress, une filiale du géant chinois Alibaba, est également sous surveillance depuis mars pour la vente de produits dangereux, y compris des médicaments contrefaits.
Meta et ses plateformes
Meta, avec ses réseaux sociaux Facebook et Instagram, est également dans le collimateur de l’UE. En avril et mai, des procédures ont été ouvertes contre eux pour des efforts insuffisants contre la désinformation, pour leurs effets addictifs sur les enfants et pour la protection inadéquate contre des contenus inappropriés.
Lancement et réception
Threads, une plateforme de Meta, a récemment célébré son premier anniversaire. Le réseau social a rapidement acquis 175 millions d’utilisateurs mensuels lors de son lancement, notamment grâce à une inscription facilitée depuis Instagram.
Difficultés à surmonter
Malgré ce début fulgurant, Threads peine à maintenir une activité constante de ses utilisateurs et à se positionner dans un écosystème déjà saturé.