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La presse écrite et la révolution numérique
On entend parfois dire : « L’époque a changé, accueillons à bras ouverts l’ère du numérique et laissons aux nostalgiques la vieille information papier qui n’a plus sa place de nos jours. L’info sur Internet, c’est quand même plus rapide, non ? »
Une révolution culturelle inquiétante
Sauf qu’on n’assiste pas à une transition technique comme quand, au moment de la naissance du Quotidien et de la modernisation du JIR, la fabrication des journaux passait de l’antique typographie à l’informatique : cette fois, nous sommes face à une forte et inquiétante révolution culturelle.
Le problème du temps
Un mot résume où se situe le problème : le temps. Ou plutôt son absence. Quand un journaliste annonce à la planète la dernière catastrophe ou le dernier scandale sur son site d’information, il tape sa « brève » à toute allure : il est vital pour lui d’être le premier. Quand un personnage politique ou, pire, un anonyme caché derrière un pseudo, réagit à cette nouvelle sur les réseaux sociaux, il (ou elle : dégainer sans réfléchir n’étant pas une exclusivité masculine), a-t-il vérifié l’information de base, pesé les termes dans lesquels il va la commenter, étudié les faits sans se laisser submerger par l’émotion ? Non, et on en a la preuve à chaque seconde, dans notre monde hyper-communicant, hyperpressé et, hélas, souvent hypertrompé.
La presse papier offre un temps de réflexion
C’est différent dans la presse papier : l’article ne sortira que demain matin, on a devant soi un peu de temps, on peut prendre celui de penser, par exemple. Du temps pour mieux se renseigner, pour pondre les nombreuses lignes d’un article détaillé, documenté, à comparer avec la poignée de mots d’un commentaire vite jeté sur un réseau social. Ce qui ne veut pas dire que les journaux n’écrivent jamais de sottises…
Les dangers de la « fast info »
Voici pourquoi il ne faut pas laisser enterrer la presse écrite – et pluraliste ! – car sans elle, nous allons tous entrer pour de bon dans l’ère de la « fast info » : vite produite, vite oubliée, laissant souvent un mauvais souvenir aux entrailles. Et bêtement uniforme, derrière ses apparences de diversité : beaucoup de couleurs et de sauce (et de pub !) et peu de vraie substance.
Éduquer à la pensée critique
Enseignons à nos enfants (et petits-enfants) à faire le tri, comparer, confronter les avis contradictoires, bref à ne pas se laisser farcir le cerveau par n’importe quoi. La presse écrite n’est pas le seul médicament contre cette pandémie, mais elle contribue largement à préserver notre bonne santé mentale. Ne la laissons pas périr. Ne nous laissons pas abrutir.
Daniel Vaxelaire
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