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Emilie Rosso finaliste du prix Albert-Londres pour son enquête sur les PFAS
Après un an et demi d’enquête sur les PFAS, les « polluants éternels » et de nombreux articles parus sur le site de France 3, Emilie Rosso figurait parmi les finalistes de la plus prestigieuse des récompenses pour les journalistes : le prix Albert-Londres. C’est Wilson Fache, journaliste indépendante de 31 ans, qui a été récompensé du 85ᵉ prix Albert-Londres de la presse écrite.
Un travail de longue haleine sur les PFAS
Un an et demi d’investigation, 30 articles publiés sur le site internet de France 3 Rhône-Alpes, des reportages télé, c’est un travail de longue haleine qu’Emilie Rosso a mené sur le sujet des PFAS. Ces composés chimiques créés par l’homme polluent les sols et l’eau, notamment au sud de Lyon.
Cette pollution autour de l’usine Arkema à Pierre-Bénite a été révélée dans un reportage d’Envoyé spécial en mai 2022. Le sujet intrigue la journaliste de France 3, qui décide de partir sur le terrain. « Je n’habite pas très loin et quand on part en reportage, on passe souvent devant l’entreprise Arkema : j’ai tout de suite trouvé ça passionnant. Peut-être parce que je ne savais pas ce qu’étaient les PFAS « , se rappelle-t-elle.
Un travail d’enquête approfondi
Son premier reportage sur le sujet : « un micro-trottoir dans les rues de Pierre-Bénite », le début d’un an et demi d’enquête. « Ce que les gens voulaient savoir, c’est s’il était toujours possible de boire l’eau, d’allaiter, de donner ses légumes. » Pour déterminer la dangerosité, Emilie Rosso part en Italie pour rencontrer des associations citoyennes qui se sont créées autour des PFAS, lit de nombreuses études sur le sujet et échange avec des chercheurs étrangers.
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Un fil après l’autre, elle défait la pelote et remonte la piste de cette pollution passée sous silence. « On se rend compte que ce sont des polluants toxiques éternels, que les autorités le savaient depuis 2011. Plus on avance, plus je me dis que c’est tentaculaire. «
« Une fois qu’on met le nez dedans, on a toujours envie d’en savoir plus, il ne se passe pas un jour sans que j’aie un mail, un coup de fil ou un article à lire sur le sujet. »
Emilie Rosso, journaliste France 3
La reconnaissance du prix Albert-Londres
Avec cette longue enquête, la journaliste de France 3 a été sélectionnée pour le prix Albert-Londres. L’une des récompenses les plus prestigieuses dans le monde des médias. Il couronne les meilleurs reporters francophones depuis 90 ans.
Emilie Rosso était en finale avec huit autres journalistes pour le prix de la presse écrite. « Tout jeune élève en journalisme se dit qu’il aimerait être un jour nommé, sourit Emilie Rosso. C’est une vraie reconnaissance du travail et le prix donne une nouvelle visibilité et la légitimité au sujet des PFAS ».
Le prix a été remis ce lundi 27 novembre à Vichy, ville de naissance d’Albert Londres. C’est finalement Wilson Fache qui a été récompensé du 85ᵉ prix Albert-Londres de la presse écrite. Le journaliste de 31 ans est récompensé pour ses reportages en Ukraine, en Afghanistan et à Tel-Aviv. Des reportages publiés dans les quotidiens français Libération et belge L’Echo, sur la gare routière de Tel Aviv (paru dans le magazine français Mouvement) et sur l’Ukraine (L’Echo).