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Les participants de Frenchie Shore
Ils ont entre 20 et 30 ans, moitié filles, moitié garçons, venus de toute la France, réunis dans une villa avec piscine au Cap d’Agde pour des vacances. Leur mission : faire la fête. Et comme le dit l’une : « si je sors, c’est pas pour enfiler des perles ».
La diffusion de l’émission
Tournée en juillet, la saison 1 en dix séquences a démarré le 11 novembre sur MTV France, à raison d’un épisode par semaine, diffusé le samedi à 23 heures, et repris sur la plateforme Paramount+.
Le concept de l’émission
Produite par Ah! Production, que possède l’animateur Arthur, l’émission est la déclinaison du concept Shore de MTV, lancé en 2009 aux Etats-Unis et qui a été un succès de l’Italie au Mexique, en passant par la Pologne. « L’élégance, c’est la France, le hardcore, c’est Frenchie Shore », fait valoir David Maceira, producteur artistique à Ah! Production.
Téléréalité 2.0
Exemple de dialogue cru, les propos de Melvin, un des participants âgé de 22 ans : « Dès qu’il y a deux bras, deux jambes, un trou, je peux y aller ». Les dix participants, rémunérés, viennent souvent du monde de la nuit et sont « très désinhibés », reconnaît Antonin Portal. « Ils n’ont pas les codes de la téléréalité classique, ne pensent pas à regarder les caméras, ne sont pas dans l’acting », ce qui donne envie de les suivre, selon lui.
Ouryel notamment fait son coming out sous les projecteurs, en annonçant à ses camarades : « je suis une femme trans » et « je suis fière d’être qui je suis ». Ils lui tombent dans les bras.
Pourquoi le programme fait polémique ?
Sur X et autres TikTok, on accède facilement à des séquences très explicites, comme celle d’un candidat exhibant son pénis, flouté mais en érection, tout en proférant des propos salaces. Se pose dès lors la question de l’accès des mineurs à ces contenus « interdits » aux moins de 18 ans sur MTV et aux moins de 16 ans sur Paramount+, comme s’en est inquiétée la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, dans Le Parisien le 21 novembre.
« N’importe qui peut tomber dessus sur les réseaux sociaux comme ça m’est arrivé », s’est indignée la ministre, dénonçant un programme « à la limite de la pornographie ». « On n’est pas dans le registre de la fiction, d’un film ou d’une série, avec le recul que ça implique », a-t-elle ajouté, craignant « une entrée en matière catastrophique » pour les adolescents.
Pour Antonin Portal, « oui il y a des faits qu’on n’a jamais vus, oui c’est clivant, mais le téléspectateur est averti ».
Quel contrôle ?
Si la ministre a assuré au Parisien que le régulateur des médias avait « compétence pour les plateformes au titre de la protection des mineurs », l’Arcom ne peut en réalité intervenir sur les contenus des services de streaming internationaux. De même, l’Arcom ne peut pas contrôler les contenus des réseaux sociaux, mais elle leur demande de lutter contre les fausses informations et la haine en ligne.
Dans les cas précis de MTV France et Paramount+, l’éditeur du premier (Viacom CBS Networks International) étant basé à Prague, et le siège du second à Berlin, seuls les régulateurs tchèque et allemand peuvent intervenir. C’est donc ce que leur a demandé l’Arcom.
Dans un courrier le 22 novembre, consulté par l’AFP, son président Roch-Olivier Maistre alerte ses homologues sur les « vives réactions » suscitées dans l’Hexagone par Frenchie Shore, et pointe « des interrogations au regard des objectifs, d’une part, de respect et de protection de la dignité humaine et, d’autre part, de protection des mineurs garantis » par une directive européenne.
Quid des réseaux sociaux ?
Sollicité par l’AFP, TikTok a indiqué le 23 novembre avoir supprimé certaines vidéos contraires à ses règles d’utilisation.
Ses équipes de modération (dont 687 français) « continuent d’oeuvrer diligemment pour garantir la suppression rapide de tout contenu inapproprié associé notamment au hashtag #FrenchieShore », a assuré la plateforme du chinois ByteDance.