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La pratique controversée du « bébé lotus »
Sur Instagram, une pratique appelée le « bébé lotus » fait parler d’elle. Il s’agit de laisser le cordon ombilical du bébé attaché au placenta jusqu’à ce que ce dernier tombe naturellement, généralement entre trois et dix jours après la naissance. Les adeptes du « bébé lotus » affirment que cela renforce le lien mère-enfant et protège le nourrisson des infections. Cependant, cette pratique est vivement critiquée par les professionnels de la santé.
Une pratique controversée et dangereuse
Les sages-femmes et les experts de la santé qualifient la pratique du « bébé lotus » d' »ésotérique » et de « dangereuse ». Ils soulignent que maintenir le placenta attaché au bébé pendant plusieurs jours augmente le risque d’infections. De plus, scientifiquement parlant, le placenta cesse de fonctionner dès que le cordon ombilical ne bat plus, soit quelques minutes après la naissance. Le rôle du placenta est avant tout de favoriser les échanges entre la mère et le fœtus.
Les réserves de l’Ordre des sages-femmes
L’Ordre national des sages-femmes met en garde contre la pratique du « bébé lotus » depuis de nombreuses années. Dans un rapport de 2006, cette pratique était déjà jugée dangereuse et inutile. L’Ordre souligne qu’il existe des professionnels de santé compétents, tels que les sages-femmes, pour accompagner les mères et les couples sur le plan médical et émotionnel. Il est donc inadmissible d’orienter les familles vers des doulas, qui ne sont pas des professionnels de santé reconnus.
Les autres pratiques autour du placenta
Outre le « bébé lotus », les doulas proposent d’autres pratiques autour du placenta après l’accouchement. Certaines femmes choisissent d’enterrer le placenta sous un arbre, d’autres le font encapsuler pour le consommer sous forme de gélules. Ces pratiques sont présentées comme une façon de sublimer le placenta, contrairement au système hospitalier qui le considère comme un déchet.
Les limites légales
D’un point de vue légal, la loi de bioéthique de 1994, révisée en 2011, précise que le placenta ne peut être collecté qu’à des fins thérapeutiques ou scientifiques, à condition que la femme accouchée ne s’y soit pas opposée. Aucun usage personnel du placenta n’est autorisé, car juridiquement, il ne fait plus partie du corps de la femme après l’accouchement. Malgré cela, certaines doulas continuent de pratiquer sans se conformer à la législation.
En conclusion, la pratique du « bébé lotus » et les autres utilisations du placenta proposées par les doulas soulèvent de nombreuses réserves de la part des professionnels de la santé. Il est important de prendre en compte les risques potentiels et de se conformer à la législation en vigueur. Les femmes et les couples sont invités à consulter des professionnels de santé qualifiés pour un accompagnement médical et émotionnel après l’accouchement.