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Impact des suppressions d’emplois au Groupe TVA
L’annonce du Groupe TVA d’abolir 547 emplois a provoqué une commotion dans le milieu des médias en Abitibi-Témiscamingue. Bien qu’aucune de ces suppressions ne touche d’employés dans la région, il s’agit d’un douloureux rappel pour certains que la situation demeure fragile pour les médias régionaux dans le contexte actuel où les revenus sont en forte baisse.
Une onde de choc pour les médias locaux
« C’est une onde de choc, c’est une triste nouvelle », mentionne Annie Larivière, directrice générale de la station de radio CKVM de Ville-Marie, au Témiscamingue, lorsque nous l’avons questionnée sur les pertes d’emplois au Groupe TVA.
Le futur des médias est incertain
Mme Larivière estime qu’il faut prendre très au sérieux la situation. « Je pense que c’est l’avenir de tous les médias qui est en jeu », lance-t-elle.
Les raisons derrière les coupures
Les coupures annoncées à TVA sont justifiées par une baisse de revenus importante. On sait que les commanditaires ne sont plus au rendez-vous. Il y a les géants du web qui ont accaparé 75-80 % de l’assiette publicitaire et ils refusent de payer les médias canadiens pour le partage de leurs contenus d’informations, explique-t-elle en ajoutant que le gouvernement fédéral doit venir en aide aux médias régionaux du secteur privé.
Quand un journaliste perd sa job au Québec, c’est une voix qui se tait.
La situation de RNC Média
RNC Média en Abitibi-Témiscamingue est affilié au Groupe TVA depuis des dizaines d’années. Son bulletin de nouvelles régionales est d’ailleurs diffusé tous les soirs sur la chaîne du réseau. L’organisation assure que la décision du Groupe TVA ne touchera pas les emplois ni les productions de RNC Média dans la région.
Pas d’effets immédiats chez RNC Média
« Les compressions annoncées hier [jeudi] n’ont pas d’effets immédiats chez RNC Média en Abitibi-Témiscamingue. On a une équipe de journalistes, on a un contenu qui est dédié à 100 % aux informations régionales et ça va se poursuivre », assure le directeur général, Francis Beauvais.
La baisse des revenus préoccupe
Celui-ci précise toutefois que le contexte de baisse des revenus est le même dans notre région. « On ramène toujours le spectre d’un environnement compétitif, d’une érosion des revenus. On est dans ce même environnement, alors c’est sûr qu’on doit se poser la question : qu’est-ce qu’on fait pour assurer notre pérennité? D’ailleurs, c’est pour cette raison que dès la fin du mois de novembre, on sera devant le CRTC pour marteler ce message », souligne M. Beauvais.
Les impacts des publicités sur les médias locaux
Dans les dernières années, de nombreuses entreprises de la région ont fait le choix de présenter leurs publicités en ligne sur des plateformes comme Facebook ou autres médias sociaux. Un phénomène grandissant qui a une incidence sur les entreprises médiatiques.
Le besoin de partenariats d’affaires
« Si vous voulez avoir de la pérennité, de la qualité, de la quantité au niveau des médias locaux, il faut continuer d’avoir des partenariats d’affaires avec ces entreprises-là, parce que ces entreprises ne vivent qu’à partir des revenus qu’elles génèrent », fait remarquer Francis Beauvais.
Sensibiliser la population et les gens d’affaires
« Il y a un très grand rôle de sensibilisation à faire auprès de la population, des gens d’affaires et du milieu, parce que chaque fois qu’une entreprise décide de prendre de la publicité sur Facebook plutôt qu’à la radio locale ou dans son journal, c’est une perte de revenus pour un média qui tire sa seule source de revenus par les revenus publicitaires. C’est un enjeu primordial », renchérit Annie Larivière.
Diminution des journalistes en région
Le nombre de journalistes couvrant l’Abitibi-Témiscamingue a grandement diminué au cours des dernières années. Une situation qui inquiète la directrice générale de CKVM.
Les médias locaux sont précieux
« C’est une richesse et c’est notre identité, il ne faut pas oublier ça. Les gens nous prennent pour acquis alors que c’est très fragile. Quand on nous dit de revoir nos façons de faire, je veux bien, mais je pense qu’on a encore besoin de nos médias traditionnels », affirme Annie Larivière.
Assurer les revenus pour l’avenir
« On ferait des consultations publiques demain, tout le monde dirait que c’est super important, ne touchez pas à nos médias locaux, mais il faut aller un peu plus loin pour assurer que les revenus soient au rendez-vous pour les prochaines années », indique Francis Beauvais.