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Crush: une nouvelle application de rencontre destinée aux jeunes
Vous connaissez sans doute Tinder ou peut-être même Fruitz, ces applications de rencontre en ligne. Ajoutez-y une limite d’âge de 10 à 21 ans, et un service de géolocalisation, et vous obtiendrez Crush (renommée Friendzy et avec un changement de tranche d’âge depuis le bad buzz), une nouvelle application destinée aux jeunes.
Depuis sa sortie, et surtout depuis que l’influenceuse Ophenya, qui cumule près de 5 millions d’abonnés sur TikTok, en a fait la promotion sur son compte, l’application inquiète les internautes. Ce qui semble poser problème, c’est son service de géolocalisation, ainsi que la tranche d’âge ciblée.
Pour s’inscrire, il suffit de renseigner son âge, sans avoir besoin de le prouver via ses papiers d’identité. Et pour certains, ce dispositif est une porte ouverte aux prédateurs sexuels. Les dangers qui guettent les utilisateurs sur les réseaux sont nombreux, mais il existe certains comportements à adopter pour bien se protéger.
Les risques principaux
Contenus violents, revenge porn ou encore usurpation d’identité, les réseaux sociaux peuvent s’avérer dangereux si on ne sait pas comment s’en protéger. Selon Mohammed Boumediane, spécialiste en cybersécurité, le premier danger sur Internet est le risque de rencontrer des prédateurs sexuels. En deuxième, on peut faire face au cyberharcèlement, et enfin, ce sont toutes les données liées aux personnes mineures qui représentent un danger.
« Ces données ont une très grande valeur, elles valent cher pour les marques. C’est pourquoi elles sont vendues et revendues sur le marché noir, au même titre que les données de santé », explique M. Boumediane.
L’enjeu est de protéger les jeunes, en particulier les personnes mineures. Le spécialiste insiste, les jeunes sont bien souvent naïfs sur les réseaux, et ils se retrouvent parfois à partager des données sensibles. « C’est une tranche d’âge qui partage beaucoup sur les réseaux, et ça peut se retourner contre eux à l’âge adulte. » Car en effet, les données sensibles vendues sur le marché noir peuvent être exploitées et refaire surface des années plus tard.
Avec Crush, le danger principal réside dans la géolocalisation précise des utilisateurs, ainsi que dans les données téléphoniques répertoriées par l’application. « C’est une mine d’or d’abus pour les personnes mal intentionnées », avoue le spécialiste.
Les comportements à adopter
Dans un premier temps, il est important d’être sensibilisé aux dangers potentiels que l’on peut rencontrer sur les réseaux. Être conscient des risques et comprendre que les données que l’on transmet peuvent à tout moment être utilisées et refaire surface à l’âge adulte est primordial.
Selon M. Boumediane, conserver l’anonymat sur les réseaux est une étape clef pour se protéger. Un conseil difficile à appliquer dans certains cas. « Le souci avec des applications comme Crush, c’est que l’anonymat ne fonctionne pas. Tout l’intérêt est de partager ses informations dans l’objectif de rencontrer quelqu’un. L’application pousse donc les utilisateurs à donner leurs informations personnelles. »
Les mesures de protection actuelles
Il existe déjà quelques mesures mises en place afin de se protéger. Mais selon l’expert en cybersécurité, ces dernières ne sont pas assez efficaces. La loi européenne impose une certaine réglementation sur les réseaux, notamment un âge limite pour pouvoir y accéder. En France, l’autorisation parentale devient obligatoire pour les moins de 15 ans.
Seulement, il est facile de les contourner. Puisqu’il n’y a aucune vérification d’identité, on peut tout à fait accéder aux réseaux en mentant sur son âge. « Le problème, insiste M. Boumediane, c’est comment pousser les plateformes à vérifier l’identité des utilisateurs, sans pour autant demander des données d’identité sensibles ? »
Selon le spécialiste, la véritable façon de se protéger est de respecter les lois en vigueur concernant l’accès aux réseaux sociaux, ainsi que de conserver son anonymat en étant conscient des risques liés au partage de données.