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Le chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay, est décédé
Le chanteur des Cowboys Fringants, Karl Tremblay, est décédé du cancer à seulement 47 ans, ont annoncé les membres du groupe sur Facebook.
La voix derrière les succès « Toune d’automne », « Les étoiles filantes » et « L’Amérique pleure » s’est éteinte à la suite d’un combat acharné contre un cancer de la prostate, diagnostiqué en 2020, dont il avait révélé être atteint en 2022.
Plusieurs spectacles du groupe avaient été annulés durant la dernière année et le talent immense de l’artiste avait été célébré devant des plaines d’Abraham pleines à craquer en juillet dernier.
Les réactions suite à l’annonce
Sur le web et ailleurs, les réactions n’ont pas tardé à fuser.
Au téléphone, l’auteur-compositeur-interprète Robert Charlebois a dit vivre « une immense tristesse ». « J’ai les jambes et la voix coupées », a-t-il confié.
« On a des souvenirs communs… C’est comme perdre un membre de la tribu. […] Je savais que [le traitement contre le cancer] n’allait pas dans le bon sens, mais on a le même agent, le même attaché de presse… Toute la semaine, les gens me disaient : ‘Mais ses traitements vont bien’, et là, je suis effondré », a déclaré M. Charlebois, la voix chargée d’émotion.
Michel Rivard, un autre pilier de la chanson québécoise, s’est lui aussi dit « très, très ému » du décès du chanteur des Cowboys Fringants.
Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois, a pour sa part écrit sur Internet que « Karl Tremblay aura marqué tout le Québec; tout le monde peut s’identifier à l’une des chansons des Cowboys ».
« C’est tout le Québec qui pleure »
Dans un court message publié en ligne, le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que « l’influence de Karl Tremblay sur le Québec et sa culture est sans égale » et que « sa musique et ses paroles ont inspiré des millions de personnes », avant d’affirmer qu’une « icône » venait de disparaître.
Sur Facebook, le premier ministre du Québec, François Legault, a affirmé que « Karl Tremblay nous a quittés et c’est tout le Québec qui pleure ».
Son de cloche similaire du côté du co-porte-parole de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, qui a mentionné que « son étoile brillera pour toujours au firmament des plus grandes légendes de la musique québécoise ».
Enfin, à Québec, le maire Bruno Marchand a annoncé la mise en berne des drapeaux, jeudi, « pour souligner l’héritage culturel de Karl Tremblay; un grand homme qui a fait vibrer plus d’une fois la région de la Capitale-Nationale ».
L’étiquette de « groupe de party »
Né à Montréal le 28 octobre 1976, Karl Tremblay rencontre Jean-François Pauzé, guitariste dans son sous-sol, alors que les deux jeunes hommes jouent au hockey à Repentigny dans le junior B. Le chanteur a trouvé son guitariste et les deux garçons formeront en 1995-1996 leur groupe, avec la violoniste Marie-Annick Lépine, qui deviendra la conjointe de Tremblay.
En 1997, les fringants Cowboys, auxquels se sont joints entre-temps Domlebo (Dominique Lebeau) et Jérôme Dupras, sortiront discrètement un premier album, « 12 grandes chansons ». Quelques spectacles suffiront ensuite à leur accoler l’étiquette de « groupe de party », et le bouche-à-oreille fera le reste.
FrancoFolies de Montréal en 2000, puis tournée « Motel Capri », jusqu’à l’album « Break syndical » en mars 2002 : le groupe est maintenant lancé, jusqu’à un premier album en spectacle, « Attache ta tuque! » (2003). Le grand public découvre alors un groupe, mais aussi un chanteur, Karl Tremblay, qui sait faire lever les foules avec un enthousiasme rare.
À compter de 2004, ce sont les francophones d’Europe qui découvrent le groupe – les Québécois n’en reviennent pas de voir des spectateurs français chanter par coeur les paroles de leurs Cowboys.
Le groupe a su maintenir au fil du temps son énorme popularité, au Québec et en Europe. Il a remporté le Félix du meilleur groupe de l’année en 2003, en 2004, en 2011, en 2020 et en 2021, en partie grâce au remarquable talent de Karl Tremblay pour soulever les foules.
Karl Tremblay chantait majoritairement les textes de son acolyte Jean-François Pauzé, mais il a composé lui-même quelques chansons, dont la touchante « Ruelle Laurier » apparaissant sur « Break syndical ».
Avec les informations de La Presse canadienne