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Une safe place pour les témoignages
Dans les locaux de Prisma, à Gennevilliers, Chloé Garandel réalise chaque semaine des interviews de personnes célèbres ou anonymes pour le média féminin Ohmymag. Ces témoignages touchent à des histoires surprenantes, des témoignages de vie ou des anecdotes étonnantes, abordant des questions intimes et de société. Certains de ces témoignages sont devenus viraux sur les réseaux sociaux, accumulant plusieurs millions de vues.
La formatrice et journaliste Chloé Garandel
Chloé Garandel est seule derrière les deux caméras du spacieux studio de Prisma. Elle occupe le rôle de chargée de production et de journaliste pour les interviews. Dans cette vidéo, elle interroge un drag king repéré dans l’émission « Drag Race » sur France 2. Ce format intitulé « Fierté.es » permet à l’invité de faire des confessions sur son parcours dans le monde du drag. Les questions de Chloé guident l’échange, mettant en avant la fluidité du récit de l’interlocuteur.
La sécurité des intervenants
A la fin de l’interview, le drag king demande à Chloé s’il peut regarder la vidéo avant qu’elle ne soit publiée. Il a peur que certains propos soient sortis de leur contexte et provoquent des réactions haineuses dans les commentaires. Chloé accepte exceptionnellement sa requête et s’engage à le prévenir quand la vidéo sera en ligne. Elle assure également que les commentaires seront modérés avec attention pour éviter le cyberharcèlement.
Les dangers du cyberharcèlement
L’équipe vidéo d’Ohmymag est consciente des possibles conséquences néfastes des vidéos virales sur la vie des témoins. Dans certains cas extrêmes, comme celui d’une personne musulmane mariée à un homme transgenre et se définissant comme non-binaire, la vidéo a été supprimée en raison des menaces physiques reçues par le témoin. Les vidéos virales peuvent avoir un impact significatif sur la vie des gens, qu’il soit positif ou négatif.
La gestion des commentaires
Différents médias ont mis en place des stratégies pour gérer les commentaires sur leurs vidéos. Certains, comme Vews, la chaîne numérique de la RTBF, suppriment les commentaires haineux mais ne suppriment jamais les vidéos elles-mêmes. La crédibilité du média est en jeu et la suppression des vidéos pourrait être perçue comme une prise de parti. D’autres médias, comme Konbini, doivent parfois supprimer des vidéos en raison des attaques haineuses reçues par les témoins. Ils signalent également les posts problématiques aux réseaux sociaux.
La modération des commentaires
La RTBF utilise les services de modération proposés par Facebook et s’appuie sur l’intelligence artificielle pour détecter les commentaires problématiques. Des mots clés sont définis pour repérer les insultes et les contenus incitant à la haine. En cas de doute, un modérateur humain intervient. Certains médias, comme Vews, demandent également aux auteurs de commentaires suspicieux de reformuler leur message. Cependant, les critiques constructives envers le témoignage restent autorisées.
Les sujets sensibles
Les témoignages touchant les minorités de genre, les homosexuels ou le féminisme sont particulièrement susceptibles de générer des commentaires haineux. Les médias sont donc particulièrement vigilants lorsqu’ils publient ce type de vidéos. Ils remarquent également une augmentation des « raids », où des internautes se concertent pour inonder une vidéo de commentaires négatifs. Face à ces attaques, certains médias conseillent aux témoins de ne pas répondre aux messages de haine.
Des témoignages positifs et un message fort
Lorsqu’ils choisissent de faire témoigner, les médias veillent à ce que les vidéos véhiculent un message positif et offrent des conseils aux spectateurs. Les histoires dramatiques sont fréquentes, mais il est important de montrer également des récits positifs. Certains témoins anticipent les réactions négatives et prennent des mesures de sécurité, comme rendre leur compte Instagram privé, pour éviter d’être reconnus et agressés dans la vie réelle.