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Reprise du Quotidien : l’avenir de la presse écrite à La Réunion en jeu
Le mercredi 3 avril 2024 marque un tournant décisif pour l’avenir de la presse écrite à La Réunion. Deux événements majeurs se déroulent ce jour-là : la décision finale concernant la reprise du journal Le Quotidien, et la décision du tribunal de commerce concernant le futur du Journal de l’Île de La Réunion (JIR). Ces décisions auront des conséquences importantes sur le paysage médiatique de l’île et mettront en jeu des dizaines d’emplois.
Le Quotidien : un repreneur controversé
Les journalistes du Quotidien attendent avec impatience la décision du tribunal de commerce concernant la reprise du journal, créé il y a 47 ans. Deux offres sont en compétition : celle d’ICP Roto d’Alfred Chane-Pane et celle de Média Capital Réunion détenu par Henri K.Nijdman.
L’offre d’ICP Roto suscite de vives critiques de la part des salariés du Quotidien. Ils dénoncent la brutalité du projet d’Alfred Chane-Pane, qui prévoit de licencier 80% du personnel, dont tous les journalistes. Cette offre pourrait conduire à la disparition des journalistes au sein du média, remplacés par des étudiants et de l’intelligence artificielle.
L’offre d’Henri K.Nijdman semble plus favorable aux employés du Quotidien, avec la possibilité pour certains de garder leur poste. Cependant, la question de l’indépendance de la rédaction reste en suspens et la diminution de l’équipe pose des problèmes quant à la capacité de publier un journal de qualité sans rédacteur en chef ou secrétaire de rédaction.
Le JIR face à une situation difficile
Le Journal de l’Île de La Réunion (JIR) se retrouve également dans une situation préoccupante. Jacques Tillier, son directeur, s’était initialement positionné pour une reprise du Quotidien, mais a finalement retiré son offre. Placé en redressement judiciaire depuis janvier, le JIR attend la décision du tribunal de commerce.
Plusieurs options sont envisagées pour le JIR : une liquidation immédiate, une liquidation avec poursuite d’activités comme celle dont a bénéficié le Quotidien, ou la mise en place d’un plan social économique. Quelle que soit la décision, des emplois seront supprimés et les journalistes ainsi que les employés d’imprimerie se retrouveront sans travail.
Situation alarmante pour la presse écrite à La Réunion
La situation catastrophique dans laquelle se trouvent ces deux journaux soulève des interrogations sur la gestion de la presse écrite à La Réunion. Malgré les aides financières et les plans sociaux, ils n’ont pas réussi à redresser la barre. La question de l’orientation numérique et des décisions exécutives se pose également.
Une autre question importante concerne les aides versées par l’Etat aux journaux ultramarins. Pourquoi ne bénéficient-ils pas du même soutien financier que les journaux de l’Héxagone ?
Quoiqu’il en soit, l’avenir de la presse quotidienne écrite à La Réunion est incertain. Des dizaines de salariés risquent de perdre leur emploi et le paysage médiatique de l’île pourrait être bouleversé dans les mois et les années à venir.