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L’Inde, pays de la censure en ligne
Avec 1,4 milliard d’habitants, l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde. Cependant, selon un article du Washington Post, l’Inde a établi une norme mondiale pour la censure en ligne. Les autorités indiennes demandent désormais la suppression non seulement de messages, mais également de comptes entiers, et les chiffres se comptent par centaines.
Les réunions secrètes entre les entreprises technologiques américaines et les fonctionnaires indiens
Pendant des années, des réunions secrètes appelées « réunions 69A » ont eu lieu toutes les deux semaines entre des dirigeants d’entreprises technologiques américaines et des fonctionnaires indiens. Ces réunions visaient à négocier ce qui pouvait ou ne pouvait pas être publié sur les plateformes telles que Twitter, Facebook et YouTube. Les autorités indiennes présentaient les messages des médias sociaux qu’elles souhaitaient voir supprimés, invoquant des menaces pour la souveraineté et la sécurité nationales de l’Inde. Les représentants du secteur technologique ont parfois répliqué au nom de la liberté d’expression.
Un durcissement des exigences gouvernementales
Cependant, il y a deux ans, les exigences gouvernementales ont pris une tournure plus sévère. Les autorités ont commencé à exiger la suppression de comptes entiers, et les chiffres se comptaient par centaines. Les dirigeants qui refusaient les demandes du gouvernement risquaient désormais d’être emprisonnés et leurs entreprises pouvaient être exclues du marché indien. De nouvelles règles ont été adoptées pour rendre les employés du secteur technologique indien pénalement responsables en cas de non-conformité aux demandes de suppression.
L’Inde, source d’inspiration pour d’autres pays
Les autorités indiennes affirment avoir renforcé les lois nationales pour mettre au pas les entreprises étrangères désobéissantes. Cependant, les défenseurs des droits numériques et des droits de l’homme avertissent que l’Inde utilise ces réglementations pour étouffer la dissidence en ligne. Le pays a inspiré d’autres gouvernements à travers le monde, tels que le Nigeria et le Myanmar, à élaborer des cadres juridiques similaires, souvent avec un langage presque identique.
Malgré la taille considérable du marché chinois, des entreprises comme Twitter et Facebook ont été contraintes de s’éloigner de la Chine en raison des règles imposées par Pékin. L’Inde reste donc le plus grand marché potentiel de croissance pour ces entreprises. Bien qu’elles aient initialement prévu de faire des affaires en Inde, les entreprises de la Silicon Valley se sont retrouvées obligées de se conformer aux réglementations gouvernementales pour pouvoir rester dans le pays.
Les raisons du durcissement en Inde
Rajeev Chandrasekhar, vice-ministre des technologies du gouvernement BJP, qui supervise une grande partie des nouvelles réglementations, affirme que le changement est dû à la définition claire des lois et des règles. Selon lui, il n’y a aucune tolérance pour le non-respect de la loi indienne, et les entreprises doivent se conformer ou ne pas opérer en Inde.
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