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Le dernier soir : le récit bouleversant d’une amitié jusqu’à la mort
Le livre de Thomas Misrachi
Le dernier soir. Tel est le titre du livre sorti par Thomas Misrachi fin janvier aux Editions Grasset. Dans cet ouvrage, le grand reporter de TF1, qui a programmé sa propre mort, raconte le destin d’une de ses amies, une femme de 77 ans qui a choisi de mourir et qu’il a accompagnée jusqu’au bout. « Je lui avais dit que je serais présent, avec elle, le jour de sa mort. J’étais cet ami. Je lui avais promis d’être là, en compagnon de route, en témoin, en dernier fidèle, à partager ses instants ultimes, ses derniers mots et son dernier regard. Puis de raconter », a-t-il précisé dans la présentation de son livre.
Thomas Misrachi raconte ici les dernières heures de vie d’une femme extraordinaire, en utilisant le nom de « Sylvie » pour préserver son anonymat. Ce récit poignant est en réalité basé sur le parcours de Jacqueline Jencquel, ancienne vice-présidente de l’association pour le droit de mourir dans la dignité, décédée en 2022 après un suicide assisté réalisé en France, où cette pratique reste illégale.
« C’est le récit des dernières heures que j’ai passées avec une amie. L’histoire de cette femme extraordinaire et de ses combats. Elle s’est donnée la mort parce qu’elle aimait la vie. Elle avait eu une vie extraordinaire et elle ne voulait pas se voir dissoudre et dépérir, être privée de tout ce qui fait ses joies », a expliqué le journaliste il y a quelques jours sur le plateau du Buzz TV de nos confrères du Figaro/TV Mag.
Les conséquences pour Thomas Misrachi
Dans ce récit bouleversant, Thomas Misrachi met en lumière les conséquences personnelles qu’il risque de subir après avoir participé au suicide assisté de son amie. Enfreignant la loi française, il admet avoir des craintes quant à d’éventuelles poursuites judiciaires et la possibilité d’être condamné à la prison.
« Elle a décidé de cet acte quand elle était encore en capacité intellectuelle de le faire (…) J’ai enfreint la loi en étant-là ce soir-là. Et c’était une amie. Qui a envie de perdre une amie ? Personne. Évidemment, j’ai peur d’être poursuivi, d’aller en prison, d’être condamné. Je ne suis pas un porte-drapeau et évidemment que je n’ai pas envie de me retrouver derrière les barreaux », a-t-il ajouté.
Le choix de Jacqueline Jencquel
Peu de temps avant son suicide assisté, Jacqueline Jencquel a partagé ses motivations dans un billet publié sur son blog. Elle y explique qu’elle souhaite mourir chez elle, entourée de ses souvenirs et de ses affections. La loi française l’empêche d’être accompagnée dans ce moment crucial, ce qui la pousse à prendre cette décision seule. Elle exprime sa peur de vieillir davantage, de devenir dépendante et devoir affronter la décrépitude.
Elle conclut en affirmant qu’elle ne souhaite pas s’exiler pour mourir et qu’elle a la chance de pouvoir choisir son destin grâce à un produit qui lui est accessible. Elle rappelle que ce droit de choisir sa propre mort est inscrit dans la Constitution.

