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Les influenceurs catholiques à l’ère des réseaux sociaux
À un an du jubilé des influenceurs catholiques, une vague croissante de prêtres et religieux se tourne vers les réseaux sociaux pour diffuser des contenus à vocation missionnaire. Ces efforts s’inscrivent pleinement dans la mission évangélisatrice de l’Église. Cependant, même si cette présence en ligne porte ses fruits, ces religieux constatent également les dérives potentielles des plateformes numériques.
L’engagement du père Gaspard Craplet
Quand on interroge le père Gaspard Craplet sur ses débuts sur les réseaux sociaux, il admet une certaine réticence initiale. « Moi, je ne voulais pas me lancer sur les réseaux sociaux parce que je trouvais ça un peu narcissique, qu’on se filme soi-même, je trouvais que ça n’était pas très bien. » confie-t-il. Pourtant, sous la pression des jeunes qu’il accompagne, le prêtre de la Société Jean-Marie Vianney à Ars a fini par céder et a commencé à créer des vidéos explicatives sur demande. « Ils m’ont un peu obligé à en faire une ou deux. » se rappelle-t-il.
Une équipe au service de sa mission
Actuellement, une petite équipe se charge de publier ses vidéos, permettant ainsi au père Craplet de se concentrer sur ses camps pour jeunes. « Mon but ce n’est pas tellement de faire de la présence sur les réseaux, c’est de répondre aux questions des jeunes. » explique-t-il. Contrairement à ses craintes initiales, il a trouvé une source inépuisable d’inspiration dans les questions posées par les jeunes, rendant ses vidéos toujours pertinentes.
Le succès inattendu du père Craplet
Avec près de 75 000 abonnés sur Instagram et encore plus sur TikTok, les vidéos du père Craplet attirent des centaines de milliers de vues. « Peut-être que Dieu le veut, c’est pour ça qu’il le fait marcher. » se demande-t-il, reconnaissant lui-même ne pas comprendre entièrement la clé de son succès.
Une approche simple et authentique
Les vidéos du père Craplet sont courtes et répondent directement aux questions des jeunes, souvent dans un cadre naturel comme la montagne. Cette simplicité et authenticité semblent être une des raisons de leur succès.
Sœur Marceline Ebia, influenceuse en Côte d’Ivoire
Sœur Marceline Ebia, religieuse de la communauté Mère du Divin Amour en Côte d’Ivoire, a lancé son compte TikTok fin 2021. En plus de ses activités comme enseignant-chercheur, elle utilise cette plateforme pour nourrir spirituellement ses 144 000 abonnés. Inspirée par un appel du Pape à aller vers les périphéries, elle voit dans les réseaux sociaux un nouveau continent à évangéliser.
Impact de ses vidéos spirituelles
Les limites des réseaux sociaux
Malgré leur succès, sœur Marceline et le père Craplet sont conscients des limites des réseaux sociaux. Pour sœur Marceline, l’écran peut créer des barrières empêchant de véritables relations. « Le virtuel, c’est bien, mais ça ne crée pas de vrais liens. » regrette-t-elle.
Le père Craplet quant à lui met en garde contre l’orgueil et la course à la popularité. « C’est important de ne pas se prendre au jeu parce qu’il y a aussi un danger… » dit-il, se référant à l’exemple de Saint François de Sales qui cherchait à ne pas être trop estimé.