Aujourd’hui débutent les Assises du journalisme à Tours avec un constat inquiet, plus particulièrement pour la presse écrite « au bord du gouffre », avec 12 titres de presse concernés par des suppressions de postes.
Sommaire :
Le paysage médiatique français en danger ?
Carine Fouteau partage ce regard inquiet : « Les médias font face à un défi important, qui est celui de la concentration. Les médias sont dans les mains de quelques milliardaires de l’armement, du luxe, du BTP…, En concentrant les médias, ils étouffent la presse locale et indépendante. C’est une menace pour la liberté de la presse, le pluralisme et donc un danger pour la démocratie. »
Un bilan qu’Edwy Plenel tempère : « Il n’y a pas de fatalité, c’est ce que Mediapart montre à tout le monde. Mediapart a 16 ans, est rentable depuis 13 années consécutives. Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde, disait que la presse est une industrie. La presse d’industrie est détenue par des industriels extérieurs au métier de l’information, qui rachètent un journal et laissent faire le travail, tant que les journalistes ne dérangent pas leurs intérêts et ceux de leurs amis. Ces industriels qui font de l’argent ailleurs, s’achètent ainsi de l’influence, mais détruisent la valeur des journaux. »
L’Invité(e) des Matins d’été
33 min
Les nouveaux enjeux numériques
Mediapart est le troisième titre de presse quotidienne généraliste selon le critère de l’abonnement numérique, avec 220 000 abonnés. Edwy Plenel insiste : « Tout le monde est passé au numérique. Le problème est de savoir comment on mobilise des rédactions. L’indépendance, c’est se sentir totalement comptable de la valeur de son travail, sans mécène derrière, ni aides publiques, pour créer des dynamiques qui font le succès d’un média. »
Le journal Le Monde vient de passer un accord avec OpenAI, ce qui le met en difficulté selon Carine Fouteau : « Mediapart ne signera jamais d’accord commercial privé avec une plateforme comme Google ou une entreprise qui fabrique de l’intelligence artificielle. Il n’en est pas question puisque cela revient à se mettre dans la main de ces entreprises. Aujourd’hui, ces géants de la technologie sont plus puissants que certains États. »
Le Journal de l’éco
5 min