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Elon Musk rencontre le président israélien pour discuter de l’antisémitisme en ligne
Le milliardaire de la tech Elon Musk essaye d’éteindre l’incendie. Accusé de laisser la plateforme X (ex-Twitter), réseau social dont il est propriétaire, véhiculer des messages antisémites, le milliardaire a prévu de discuter ce lundi à Jérusalem avec le président israélien Isaac Herzog de la lutte en ligne contre l’antisémitisme.
Un entretien avec des représentants des familles d’otages détenus par le Hamas
Au cours de cet entretien, prévu dans l’après-midi, le président Herzog sera accompagné de « représentants de familles d’otages détenus par le Hamas » et « mettra l’accent sur le besoin d’agir pour combattre l’antisémitisme croissant en ligne », ont indiqué ses services dans un communiqué.
La rencontre précédente avec Benjamin Nétanyahou
Au mois de septembre, avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou avait rencontré Elon Musk à San Francisco et échangé en direct sur la plateforme de celui qui est aussi le patron des géants Tesla et SpaceX. « J’espère que vous allez trouver la capacité de mettre fin à l’antisémitisme (sur X) ou de le faire reculer autant que possible », dans les limites de la liberté d’expression, avait dit Benjamin Nétanyahou au président de X.
Une visite au dernier jour de la trêve
Cette nouvelle rencontre entre Elon Musk et un responsable israélien, cette fois-ci à Jérusalem, intervient au dernier jour de la trêve, renouvelable, entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a permis ces derniers jours la libération d’otages détenus dans la bande de Gaza et de prisonniers palestiniens écroués en Israël.
Hausse des actes antisémites
Depuis le début de la guerre, des organisations juives ont fait état d’une hausse des actes antisémites dans différents pays depuis le début de cette guerre entre Israël et le Hamas palestinien. La Maison Blanche a accusé la semaine dernière Elon Musk d’avoir fait une « promotion abjecte de la haine antisémite et raciste » dans l’une de ses publications sur son réseau social X, anciennement Twitter. Le milliardaire avait répondu au propriétaire d’un compte, qui avait écrit que les personnes juives encourageaient la « haine contre les Blancs », par ce message: « Tu as dit l’exacte vérité ».
Le réseau social X pointé du doigt
Les accusations contre X et son propriétaire ont même poussé des entreprises à suspendre leurs publicités sur la plateforme. Ce, après que des publicités pour les grandes entreprises de la tech (Apple, Oracle et IBM) soient apparues près de publications favorables à Hitler et aux nazis. Selon un rapport publié jeudi de l’ONG Media Matters, qui lutte contre la désinformation, le géant de l’informatique IBM a aussi annoncé suspendre ses publicités sur le réseau.
Actions prises par IBM
« IBM applique une tolérance zéro pour les discours de haine et les discriminations, et nous avons suspendu immédiatement toutes nos publicités sur X pendant que l’on enquête sur cette situation totalement inacceptable », a déclaré l’entreprise à l’AFP. Un responsable de X a dit à l’AFP avoir « passé un coup de balai » sur les comptes cités par Media Matters, qui ne pourront plus monétiser des publicités sur le réseau. Et les publications elles-mêmes seront marquées « contenu sensible » a-t-il ajouté.
Depuis qu’Elon Musk a racheté Twitter fin octobre 2022 avant d’en changer le nom, la plateforme a assoupli ses règles sur la désinformation, réduit ses équipes de modération des contenus et permis le retour de nombreuses personnalités controversées. Plusieurs associations ont constaté une hausse de la désinformation et du harcèlement.
Une analyse de la plateforme internationale contre la désinformation NewsGuard indique ainsi que les utilisateurs « certifiés » sur X produisent 74% des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Elon Musk a vivement critiqué l’organisation de lutte contre l’antisémitisme Anti Defamation League, qui avait dénoncé une hausse notable de la désinformation et des insultes homophobes et racistes sur le réseau social depuis que les règles ont changé.
Enquête européenne sur X
L’exécutif européen a ouvert en octobre une enquête visant ce réseau social pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » et « discours de haine » dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de l’application de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA), imposant des obligations renforcées aux plateformes.