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Les difficultés financières des stations de radio commerciale
Les dirigeants de Cogeco Média ont averti que les stations de radio commerciale ne sont plus en mesure de répondre aux besoins de leurs auditeurs tout en satisfaisant les attentes de leurs annonceurs. Selon eux, cela est dû au cadre réglementaire sévère auquel elles sont soumises. Ils ont prévenu que si le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ne change pas rapidement les règles du jeu, des restructurations majeures pourraient être nécessaires, semblables à celles qui ont affecté d’autres médias d’information.
La présidente de Cogeco Média critique les plateformes en ligne
Lors d’une audience du CRTC, la présidente de Cogeco Média, Caroline Paquet, a déploré que les stations de radio commerciale ne se battent pas à armes égales avec les plateformes en ligne, telles que Spotify ou Apple Music. Elle a souligné que ces plateformes échappent à toute obligation réglementaire, ce qui crée une situation inéquitable pour les radios commerciales.
Une situation déconnectée des habitudes d’écoute des auditeurs
Les exigences réglementaires auxquelles sont soumises les stations de radio sont décrites comme étant déconnectées des habitudes d’écoute des auditeurs par Mme Paquet. Elle a souligné qu’en conséquence, les revenus publicitaires des stations diffusant en français ont chuté de 20 % en cinq ans.
La possibilité de restructurations majeures
Selon les dirigeants de Cogeco, si le CRTC ne modifie pas le cadre réglementaire et n’apporte pas un soutien financier accru aux stations de radio tout en durcissant le cadre législatif pour les plateformes de diffusion en continu, des restructurations majeures pourraient avoir lieu. Cela pourrait entraîner la fermeture de nombreuses stations et la disparition de milliers d’emplois, ce qui aurait un impact sur l’information locale.
Les propositions de Rogers Communications
Lors de la même audience du CRTC, des dirigeants de Rogers Communications ont également fait part de leurs préoccupations et de leurs demandes. Ils ont proposé que les géants de la diffusion en ligne soient contraints de verser 2 % de leurs revenus annuels au Canada pour soutenir le contenu canadien et autochtone. Rogers a également suggéré la création d’un fonds d’information temporaire pour aider à subventionner les chaînes de télévision et les stations de radio privées en utilisant une partie des contributions demandées aux services en ligne.
Les contraintes réglementaires et les pertes d’abonnés de Rogers
Rogers a souligné que son entreprise et ses concurrents étaient freinés par un cadre réglementaire oppressif qui ne s’applique pas de la même manière aux entreprises numériques. Les dirigeants de Rogers ont expliqué que leur entreprise perdait des abonnés et des spectateurs au profit de concurrents en ligne. Ils ont donc demandé au CRTC de leur accorder une plus grande souplesse pour rivaliser avec ces diffuseurs en ligne.
La proposition de contribution de 2 % de Rogers
La contribution proposée par Rogers s’appliquerait aux entreprises en ligne, qu’elles soient étrangères ou canadiennes non affiliées, qui ont un impact significatif sur le système de radiodiffusion canadien. Cette contribution serait calculée en fonction des revenus annuels au Canada de ces entreprises. Rogers a précisé que la contribution ne devrait pas s’appliquer aux créateurs de contenu sur les médias sociaux, mais plutôt aux plateformes qui les hébergent.
En conclusion, les dirigeants de Cogeco Média et de Rogers Communications ont tous deux exprimé leurs inquiétudes concernant le cadre réglementaire actuel de la radiodiffusion au Canada et ont proposé des mesures pour aider les stations de radio commerciale à faire face aux défis posés par les plateformes en ligne.