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Interview d’Hugo Travers
Hugo Travers va réaliser des interviews de personnalités, comme sur sa chaîne HugoDécrypte aux 10 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux.
Le succès d’Hugo Travers
Cela fait huit ans maintenant qu’Hugo Travers décrypte l’actualité en quelques minutes sur Internet. Il est le créateur du contenu le plus célèbre sur ce créneau de l’information. Une idole qui cumule plus de dix millions d’abonnés sur ses réseaux sociaux. Il fait également des interviews, notamment politiques, comme celle récemment d’Emmanuel Macron. Un exercice qu’il va, désormais, décliner de temps en temps à la télévision, le samedi sur France 2 à 13h 20. Ça s’appelle : »HugoDécrypte, l’interview face cachée ».
Le format inédit de l’interview
franceinfo : Le dossier de presse nous explique que vous allez réinventer l’interview ! Comment allez-vous vous y prendre ?
Hugo Travers : C’est peut-être un grand mot ! C’est un format qui est né sur les réseaux sociaux, notamment pendant l’élection présidentielle. On a essayé de trouver sur « HugoDécrypte » à l’époque, un format qui se voulait ludique sur la forme, l’invité fait face à une roue de symboles, il appuie sur un buzzer et ça arrête la roue sur un symbole. En fait, chaque symbole est le point de départ d’une question, d’une thématique, d’un happening, etc. Donc sur la forme, c’est assez particulier, mais sur le fond, c’est toujours très sérieux. C’est un format qu’on a fait pendant plus d’un an avec des invités comme Bill Gates, Hugh Jackman, Omar Sy et on veut le prolonger cette année avec d’autres invités plus culturels.
La surprise pour les invités
Cela signifie que vos invités ne savent pas quels sujets seront abordés ?
Non, les invités ne savent pas. On a typiquement, sur ce premier épisode de la saison avec Thomas Pesquet, des archives qu’il n’a pas vues depuis des années, des gens qu’il n’a pas vus depuis des années et on joue vraiment là-dessus pour faire en sorte qu’il y ait un espace d’ouverture et de dialogue avec cet invité.
Des personnalités non-politiques
Vous venez de dire que vous ne recevrez pas de personnalités politiques alors que vous adorez ça faire des interviews politiques ! C’est France Télé qui ne veut pas que vous alliez sur ce terrain ?
Pas du tout. Là, en l’occurrence, c’est plus la typologie du format tel qu’il est aujourd’hui. Sur « HugoDécrypte », on a fait des interviews politiques, dont une avec Emmanuel Macron il y a quelques semaines et on en refera sûrement à l’avenir, mais sur ce format précis, je trouve qu’il est encore plus fort quand on a des personnalités qui ne sont pas forcément politiques comme on l’entend, mais qui ne sont plus des invités et des personnalités iconiques dans leur domaine. Cela peut être de grands sportifs, des grands artistes ou autre. L’idée, c’est d’aller plus sur ce genre d’invités.
Les retours de l’interview d’Emmanuel Macron
Vous avez évoqué l’interview d’Emmanuel Macron, comment avez-vous trouvé cet entretien ?
C’est toujours difficile de juger son travail, mais les retours étaient très positifs de la part de ceux qui nous suivent et je pense qu’ils ont apprécié le fait qu’on mette en avant des sujets qui sont parfois peu évoqués. On a commencé en parlant de santé mentale, on a fait plus de 35 minutes sur les sujets environnementaux et j’ai essayé le plus possible de relancer et de creuser certains sujets qui me paraissaient indispensables. Centrer sur ces thématiques pendant aussi longtemps a beaucoup plu, les retours étaient extrêmement positifs, tant mieux !
Le nombre de vues
Et combien de vues ?
Plus de deux millions de vues cumulées sur YouTube et plus de dix ou 15 millions, je ne saurais pas vous dire sur les réseaux sociaux à côté.
L’arrivée de « HugoDécrypte, l’interview face cachée » sur France 2
Revenons à « HugoDécrypte, l’interview face cachée » qui va arriver sur France 2. C’est vous qui avez proposé ce format à France Télé. Comment ça s’est fait ?
C’est une discussion qui s’est faite au fur et à mesure, dans le sens où on était déjà en échange. Il y avait du côté de France Télévisions, une volonté de toucher un public plus jeune, d’amener aussi, potentiellement, de nouveaux programmes. De notre côté, on avait ce format et on se disait qu’il pouvait intéresser toutes les générations et pouvait fonctionner aussi bien sur YouTube, les réseaux sociaux qu’à la télévision.
La diffusion sur plusieurs plateformes
En fait, vous faites de la télé sur vos réseaux ?
Pour ce genre de format, ça ne sera pas le cas pour tous les formats, je pense qu’il peut aussi bien vivre sur toutes ces plateformes-là et sur tous ces supports-là. Une fois qu’on s’est dit ça, on s’est dit : « Travaillons ensemble ».
La diffusion multiplateforme
C’est exactement la même chose ? Ou on vous a dit : « Ah non, ça c’est moins bien, ça ne passe pas. »
Non, c’est la même chose. C’est lié. France Télévisions est intéressée par l’idée d’avoir justement des choses qu’on a pu faire dans le passé sur les réseaux .Sur l’interview de Thomas Pesquet quand on l’a préparée, on s’est posé cette question de se dire : « Mais y a-t-il des choses qu’on peut faire en télévision, qu’on ne peut pas faire sur YouTube et inversement ? Pour la première, la question ne s’est pas posée . Je pense que ça fonctionne très bien sur les deux.
Le regard d’Hugo Travers sur la télévision et les réseaux sociaux
La télé et les réseaux sociaux sont deux mondes qui se regardent un peu de travers. Chacun semble se méfier de l’autre. Le youtubeur le plus suivi, par exemple Squeezie refuse les interviews. Vous avez 26 ans, quel est votre regard sur la télévision ? C’est ringard ou pas ?
Non. Le terme ringard n’est pas le bon. Ce sont les usages qui sont différents, des habitudes, notamment du côté de notre génération, qui sont différentes. C’est un enjeu pour n’importe quels groupes de médias plus traditionnels, de faire en sorte de s’adresser aussi à ce public qui est massivement présent sur les sur les réseaux sociaux.
La coopération entre la télévision et les réseaux sociaux
Mais vous, avez-vous aussi besoin de la télévision ?
Je ne sais pas si le terme de besoin est juste parce que ça fait huit ans désormais que je fais « HugoDécrypte » et je pourrais continuer sans travailler avec France Télévisions et poursuivre ce que je fais sur ma chaîne et sur les réseaux. Mais quand il y a des opportunités qui ont du sens, ce qui est le cas sur ce format d’interview en mensuel, il faut le faire. En tout cas, ça se teste puisqu’on n’a rien à perdre, au contraire, c’est super intéressant.
La consommation de télévision
Vous, regardez-vous la télévision ?
Je la regarde lors d’événements importants, que ce soit des événements de l’actualité ou sportifs. Je la regarde surtout en rediffusion lorsqu’il y a des documentaires ou des choses qui me parlent et que je vais aller regarder. Forcément, je fais partie de ces personnes qui ont moins l’usage purement linéaire des programmes, mais qui vont plus regarder des programmes sur les réseaux ou sur des plateformes. Mais ces programmes, parfois, sont produits justement par la télévision et certains n’en n’ont pas forcément conscience.
La lutte contre les fake news sur les réseaux sociaux
Le problème des réseaux sociaux, c’est qu’il y a énormément de fake-news qui circulent et que les jeunes y croient. Comment peut-on lutter contre ça ?
C’est déjà un problème qui dépasse les jeunes. Il y a quelques années, une étude a été publiée et elle montrait que les personnes les plus âgées sur les réseaux étaient aussi parmi les personnes qui en relayaient le plus.
La vigilance contre les fake news
Ce ne sont pas les mêmes réseaux ! C’est Facebook pour les plus âgés et TikTok pour les plus jeunes !
Complètement ! C’est évidemment présent, on le voit sur l’actualité en ce moment qui est évidemment très dure, on a une vigilance qui est assez forte à lire les commentaires, à voir ce qui circule et à se saisir éventuellement de certaines rumeurs ou autres qu’on peut voir passer pour les vérifier, pour voir si c’est juste ou non. C’est sur ce genre de moments justement que cette présence sur les réseaux sociaux est d’autant plus importante. Dans le cadre de ce qui se passe en ce moment au Proche-Orient, c’est important d’être sur TikTok, par exemple, d’être sur YouTube et de faire ce temps d’explications ou de « débunk ». Je pense que c’est absolument essentiel.